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Aborder les sujets liés aux perspectives économiques et financières
date publiée: 14 mai 2025
Les changements de politique survenus dans les 100 premiers jours du mandat de l’administration Trump ont forcé les prévisionnistes et les marchés financiers à rester alertes. L’administration a agi rapidement sur plusieurs fronts, mais la hausse sans précédent des droits de douane américains continue de se répercuter sur les marchés boursiers, les taux des titres du Trésor et le dollar américain. Encore une fois, les répercussions potentielles des droits de douane dominent les questions et réponses de ce trimestre. Les perspectives économiques des États-Unis se sont assombries depuis le « jour de la libération », et le risque d’une hausse de l’inflation représente un défi pour la politique de la Fed. Les réductions d’impôt sont le prochain point à l’ordre du jour, mais leur forme définitive demeure incertaine. Pour ce qui est du Canada, nous avons déjà réduit nos prévisions de croissance économique au dernier trimestre, et malheureusement, nous les avons encore revues à la baisse. Les menaces politiques américaines ont été au cœur des discours de la campagne électorale canadienne et la barre des attentes envers la modification de la structure industrielle du Canada, énoncée dans les plateformes politiques des deux principaux partis, est élevée. Toutefois, c’est maintenant que la création d’un contexte d’affaires concurrentiel s’amorce au sein d’un gouvernement minoritaire. La Banque du Canada est prise dans une impasse semblable à celle dans laquelle se trouve son homologue aux États-Unis, mais une trajectoire économique beaucoup plus lente donne à penser à un assouplissement accru des taux d’intérêt.
- Q1.Comment se fier aux prévisions compte tenu de la salve tarifaire?
- Q2. Où en est actuellement l’économie américaine?
- Q3. Sommes-nous à l’aube d’une ère marquée par l’affaiblissement du dollar américain?
- Q4. Selon nous, comment la Réserve fédérale américaine composera-t-elle avec l’inflation et la croissance?
- Q5. Où en sommes-nous sur le plan des réductions d’impôt et de l’évolution de la situation budgétaire aux États-Unis?
- Q6. Canada : droits de douane, élections et récessions. Rien que ça!
- Q7. Dans le contexte économique actuel, quels secteurs canadiens devraient afficher un rendement supérieur? Lesquels devraient afficher un rendement inférieur?
- Q8. La Banque du Canada en a-t-elle terminé avec les réductions de taux d’intérêt?
- Q9. Le marché canadien de l’habitation va-t-il se redresser?
Q1. Comment se fier aux prévisions compte tenu de la salve tarifaire?


Les perspectives économiques mondiales se sont détériorées, s’établissant à 2,8 % (contre 3,0 % en mars). Bien que nous pensions que des hypothèses de droits de douane prudentes avaient été appliquées lors du cycle de prévisions précédent, l’administration Trump a augmenté l’étendue et l’ampleur des tarifs, en particulier dans le cas de la Chine. Si les premières négociations ont déjà abouti à un sursis temporaire sur les droits de douane imposés par la Chine, une grande incertitude demeure. Selon les prévisions, l’économie évite une récession mondiale seulement du fait que nous estimons qu’une situation menant à un choc persistant sur les prix intérieurs, jamais observé dans l’histoire (graphique 1), est intenable pour les États-Unis. Nous nous attendons à ce que l’administration Trump conclue des ententes avec des pays au cours des 60 à 90 prochains jours et par la suite à une réduction des droits de douane par rapport aux niveaux élevés, mais il n’y aura jamais un retour à ceux datant d’avant l’annonce de droits de douane à l’échelle mondiale de M. Trump.
Les hypothèses de droits de douane américains sont la grande inconnue dans nos prévisions et sont également à l’origine de la multiplication des désaccords entre les prévisionnistes après le « jour de la libération » du 2 avril. D’un côté, il y a ceux qui prévoient une récession et de l’autre, ceux qui, comme nous, perçoivent une voie de sortie menant à la négociation. Le graphique 2 illustre cette dichotomie grandissante dans les prévisions du secteur privé. +
Depuis février, nous avons souligné que le contexte nécessitait des prévisions fondées sur des hypothèses pour cette raison précise. Nos hypothèses ont évolué plus d’une fois depuis, la politique tarifaire américaine ayant constitué un contrecoup. Voici où nous en sommes aujourd’hui :
- Les droits de douane sur les produits chinois, établis à 145 % en avril, sous réserve de certaines exemptions, seront temporairement réduits à 30 % à partir du 14 mai (c'est-à-dire 10 % de réciprocité + 20 % de droits de douane sur le fentanyl de l'IEEPA à partir de février) pour une durée de 90 jours. Dans ce cas-ci, nous supposons qu’une forme d’entente est atteinte, même si en fin de compte les droits de douane sur les produits chinois sont le double de ceux datant d’avant l’administration Trump.
- Les droits de douane sur les produits du Canada et du Mexique, qui s’établissent en moyenne à environ 12 % aujourd’hui, baisseront à un taux effectif de 5 % d’ici la fin de l’année, principalement en raison du fait que les exportateurs s’adaptent pour rendre leurs produits conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
- Les droits de douane visant d’autres pays seront abaissés, passant de 10 % à 5 %, ce qui représente également environ le double des taux effectifs datant d’avant l’administration Trump actuelle.

Le taux tarifaire effectif moyen pondéré des importations américaines présenté au graphique 3 reflète ces hypothèses. Le sommet se produit au deuxième trimestre de cette année et diminue légèrement par la suite. C’est cette tendance qui limite le risque de récession dans notre cadre des prévisions.
D'après les développements survenus au cours du week-end entre la Chine et les États-Unis, les événements évoluent en grande partie conformément à nos hypothèses et vont peut-être même être plus précoces dans le calendrier.
Pour nous assurer que la voie suivie ne nous fait pas basculer en récession, nous surveillons quelques marqueurs.
- La salve tarifaire doit cesser. L’administration doit parvenir à un « état d’équilibre », même si les niveaux des droits de douane demeurent assez élevés. Les entreprises ont besoin d’un contexte opérationnel digne de confiance et transparent. Parvenir à un accord avec la Chine et l’Union européenne tout en laissant s’apaiser les tensions sur les marchés économiques hautement intégrés du Canada et du Mexique est une condition sine qua non au succès.
- Le temps presse, les accords commerciaux ne peuvent s’avérer exagérément complexes. Il a fallu plus d’un an et demi pour négocier l’ACEUM au cours du premier mandat de Donald Trump, tout comme l’accord commercial de phase 1 entre la Chine et les États-Unis. Étant donné les niveaux plus larges et écrasants des droits de douane, l’administration doit agir plus rapidement pour limiter l’intensification des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et la répercussion de la hausse des prix. Nous recherchons les grandes lignes autour des engagements éventuels en matière de contrôles à l’exportation, des dispositions d’achat aux États-Unis, des baisses tarifaires (ou d’impôt), de la prévention du détournement des échanges commerciaux chinois par leurs ports et d’un meilleur accès aux marchés pour les entreprises américaines.
- Les accords ne sont généralement pas à sens unique. Nous ne serions pas surpris que les pays aient à leur tour quelques exigences, comme l’imposition de limites à l’administration américaine quant à l’application de future majoration de droits de douane, et ce, afin de garder confiance dans la durabilité de l’entente – car comme le dit le dicton : « chat échaudé craint l’eau froide ».
Est-ce que certains de ces éléments commencent déjà à être d’actualité? Il est encourageant de constater qu’il n’y a pas seulement eu des gestes en faveur de la négociation, mais aussi des indications concrètes de ce que l’Union européenne et la Chine pourraient être prêtes à mettre sur la table. Par exemple, les négociateurs de l’Union européenne ont déjà évoqué la possibilité d’un accord qui ressemblerait à celui conclu avec la Chine lors du premier mandat de Donald Trump, dans le cadre duquel l’élimination des droits de douane serait accompagnée d’un accord visant à augmenter les achats de certains produits américains. Au cours des discussions préalables aux négociations, l’Union européenne a invoqué autant la carotte que le bâton, menaçant plus de 100 milliards de dollars en exportations des États-Unis de mesures de rétorsion si les négociations n’aboutissaient pas « à une entente mutuellement avantageuse et au retrait des tarifs douaniers américains ». Les exportations visées englobaient principalement les produits agricoles et industriels, ce qui laisse entendre que ces secteurs sont ceux où l’Union européenne croit avoir un certain pouvoir de négociation.
L’entente conclue le 8 mai entre les États-Unis et le Royaume-Uni a également fourni un certain cadre pour les futures ententes : le Royaume-Uni a été en mesure de faire réduire les tarifs douaniers dans des secteurs précis en échange de l’acceptation de quotas, mais il n’a pas été en mesure d’obtenir des tarifs de base inférieurs à 10 % sur l’ensemble de ses produits. Cela confirme l’hypothèse que nous avons formulée dans nos prévisions ci-dessus, selon lesquelles les États-Unis sont susceptibles de maintenir des tarifs douaniers de base plus élevés dans le cadre des ententes futures.
Ensuite, ce qui aiderait à confirmer que les États-Unis sont sur une voie qui ne fait pas basculer le pays en récession serait l’adoption du programme favorable à la croissance de l’administration Trump. Cette avenue dépend de deux principaux points. Premièrement, de l’obtention par le Congrès américain des réductions d’impôt allant au-delà de celles prévues dans le cadre de la prolongation de la Tax Cuts & Jobs Act (TCJA), point examiné plus en détail à la question 5. Ces réductions favoriseraient la croissance, même si elles soulèvent des questions concernant la viabilité budgétaire. Deuxièmement, du plan d’action général en matière de déréglementation des secteurs de l’énergie, des technologies et des finances annoncé par l’administration. Une attention et des détails concrets à cet égard aideraient à surmonter le risque d’une récession déclenchée par les droits de douane en 2025 et à faire place à une économie qui présente de solides facteurs propices à l’investissement en 2026.
Q2. Où en est actuellement l’économie américaine?
Les perspectives économiques des États-Unis se sont assombries depuis le « jour de la libération », ce qui a été renforcé par l’effondrement des indicateurs de confiance et le resserrement généralisé des conditions financières. Nos prévisions pour 2025 s’établissent à 1,4 %, contre 1,9 % en mars. L’ampleur de cette révision à la baisse est représentative de celles ayant lieu sur le marché.
Toutefois, ce chiffre sur la croissance ne donne pas un portrait juste de la complexité de la situation actuelle. Nous n’en sommes qu’au début du mandat de la nouvelle administration, et les données montrent à la fois de la vigueur et de la fragilité. Par exemple, le scénario demeure largement positif pour les secteurs qui comptent le plus au niveau des données objectives, soit l’emploi et les prix. Bien que des signes d’intensification des pressions inflationnistes aient été observés au début de l’année, les données de mars ont été plus faibles. Par ailleurs, le marché de l’emploi n’a pas montré de signes de fléchissement. La croissance de l’emploi est demeurée forte tout au long d’avril, avec la création de 177 000 emplois le mois dernier, soit environ 20 000 de plus que les moyennes à 3 mois et à 12 mois. Au rythme actuel, le nombre d’emplois demeure légèrement supérieur à ce qui est nécessaire pour maintenir le taux de chômage à un niveau stable. Il est difficile de dire si cette tendance se poursuivra, mais nous avons l’impression qu’il y aura un ralentissement au cours des prochains mois. Toutefois, même si la croissance de l’emploi ralentit, les mises à pied devraient rester limitées par rapport aux replis précédents. Les contraintes de l’offre de main-d’œuvre limiteront probablement toute réduction impulsive des effectifs. Cela devrait faire en sorte que tout repli soit aussi court que possible, incitant peut-être l’administration à accélérer la mise en œuvre de son programme de réductions d’impôt et de déréglementation.

Ailleurs dans l’économie, l’impact des tensions commerciales se fait déjà ressentir. Le PIB réel s’est légèrement contracté au premier trimestre, mettant fin à trois ans d’expansion continue. Ce ralentissement est en grande partie attribuable à l’augmentation des importations de biens, les entreprises s’étant empressées de constituer des stocks avant l’entrée en vigueur des droits de douane. En raison de la forte hausse de 41 % des importations, les échanges commerciaux nets ont réduit la croissance du PIB de près de cinq points de pourcentage. Depuis l’époque de l’après-guerre, il n’y a eu que deux autres occasions où les échanges commerciaux nets ont réduit la croissance du PIB de plus de trois points de pourcentage au cours d’un seul trimestre (graphique 4). Mais les fournisseurs ne sont pas les seuls à avoir anticipé les hausses de droits de douane, les entreprises ont également intensifié leurs achats d’équipement, notamment de matériel informatique, d’équipement de communication et de matériel médical. Même observation auprès des ménages, où on a observé une hausse des ventes de véhicules neufs. Cette course aux dépenses a créé l’illusion d’une économie intérieure toujours résiliente. Le volume des ventes privées aux acheteurs du pays – le meilleur indicateur de l’activité économique sous-jacente – a affiché une solide hausse de 3 %, tout comme au quatrième trimestre. Toutefois, cette ascendance sera temporaire, comme en témoigne la diminution majeure du nombre de conteneurs d’expédition, lesquels auraient été frappés de droits de douane avant d’arriver à bon port.
L’établissement de prévisions économiques est un exercice difficile dans le meilleur des cas, et le contexte actuel d’incertitude accrue ajoute un tout nouveau niveau de complexité. Toutefois, il est généralement raisonnable de supposer que l’érosion marquée de la confiance des consommateurs et des entreprises et le resserrement des conditions financières auront des répercussions sur l’économie. Le temps presse pour l’administration de conclure des accords commerciaux importants et pour les Américains de recevoir de bonnes nouvelles concernant les négociations budgétaires afin d’inverser résolument la tendance. Nous pensons qu’ils réussiront sur ce front.
Q3. Sommes-nous à l’aube d’une ère marquée par l’affaiblissement du dollar américain?
Le récent repli du dollar a été frappant. En seulement quatre mois, l’indice du dollar pondéré en fonction des échanges s’est inversé sur un trimestre par rapport au gain de 16 % accumulé de 2021 à 2024. La raison : la montée en flèche de l’incertitude à l’égard des politiques économiques alimentée par l’inconstance des annonces tarifaires de l’administration Trump. La confiance des investisseurs à l’égard des perspectives de croissance des États-Unis a souffert, les craintes d’une récession ayant augmenté.
Une telle situation place la Réserve fédérale américaine dans une position difficile. Comme le taux directeur se situe à 4,5 %, il y a une marge de manœuvre pour procéder à quelques réductions préventives (voir la question 4). Les marchés à terme anticipent déjà trois réductions de taux d’un quart de point cette année, ce qui est conforme à notre scénario de base. Si cette tendance se maintient, nous estimons que l’indice du dollar pondéré en fonction des échanges pourrait perdre encore 3 % d’ici la fin de l’année par rapport au niveau enregistré à la fin d’avril.
C’est là que les paramètres fondamentaux se heurtent aux autres risques. Outre les taux d’intérêt, l’évolution de la situation budgétaire pourrait constituer une nouvelle source de pression. On estime que le cadre budgétaire proposé, accepté par les républicains de la Chambre des représentants et du Sénat, devrait alourdir le déficit de 2 800 à 5 800 milliards de dollars. La partie supérieure de cette fourchette dépasse le montant des mesures de relance mises en œuvre pendant la pandémie et les dépenses seraient largement non capitalisées en l’absence de réductions dans de gros secteurs de dépense comme la sécurité sociale, le programme Medicaid et le programme Medicare – considérés comme intouchables. Le déficit de financement pourrait limiter l’intérêt des investisseurs pour les titres du Trésor, ce qui exacerberait davantage la volatilité des marchés obligataires.

L’orientation budgétaire actuelle a ravivé les comparaisons avec la crise du mini-budget de 2022 au Royaume-Uni, qui a entraîné une hausse des taux des obligations d’État et forcé l’intervention de la Banque d’Angleterre. Une partie de cette prime de risque est déjà intégrée au billet vert et aux taux obligataires. La prime à l’échéance des obligations du Trésor à 10 ans a atteint un sommet, pour s’établir à presque 84 points de base à la fin d’avril, un peu comme lors de la crise des obligations d’État britanniques, avant de se contracter, pour atteindre 56 points de base (graphique 5). Ce ralentissement a signalé un certain apaisement sur les marchés. Par ailleurs, les États-Unis ne sont pas le Royaume-Uni, où une crise de la dette souveraine de ce type ne constitue pas une base de référence pour le marché obligataire de base mondial, à moins que les risques politiques ne s’amplifient considérablement.
Les nerfs du marché ont été brièvement mis à l’épreuve lorsque l’indépendance de la Fed a été mise en doute par des propos désinvoltes tenus au sein du gouvernement – les taux obligataires à 10 ans ont augmenté de près de 10 points de base, tandis que le dollar américain a reculé de plus d’un demi pour cent au cours d’un seul jour de bourse. Bien que les marchés aient vite été rassurés lorsque M. Trump a explicitement indiqué qu’il ne licencierait pas le président Powell, le thème central demeure : les marchés ne peuvent plus tenir l’indépendance de la Fed pour acquise, surtout compte tenu du fait qu’un nouveau président sera nommé en 2026. À cette tension viennent s’ajouter les rumeurs qui ne tarissent pas au sujet du présumé accord de Mar-a-Lago, même si un tel accord n’a pas été approuvé formellement ou publiquement par l’administration Trump. Pourtant, de nombreux analystes se sont sentis obligés d’examiner le rapport qui jetait les bases d’un accord visant à affaiblir le dollar. L’accord s’appuie sur une Fed coopérative disposée à fournir des garanties de liquidité le temps que les marchés assimilent les mesures non conventionnelles (voir le rapport). À la base, cette politique repose sur une théorie erronée selon laquelle les déficits commerciaux des États-Unis sont principalement attribuables à la demande étrangère de dollars de réserve, une théorie qui n’est pas soutenue par la dynamique réelle des flux de capitaux. Les mesures proposées vont de la pression sur les alliés pour qu’ils souscrivent des bons du Trésor à 100 ans à l’imposition de « frais d’utilisation » aux agents officiels étrangers détenteurs de bons du Trésor américain. Naturellement, une résurrection de cette théorie entraînerait un risque de crédit explicite dans un marché des actifs censé être sécuritaire.
Le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale repose sur les éléments suivants : des marchés larges et liquides et des institutions crédibles, deux éléments de plus en plus mis à l’épreuve. La dépréciation du dollar contribue à ramener la devise près de sa juste valeur, mais le maintien de cette valeur dépend moins des écarts de taux traditionnels et davantage de la question de savoir si les investisseurs continuent de faire confiance aux cadres institutionnels et politiques qui sous-tendent les marchés financiers américains.
Q4. Selon nous, comment la Réserve fédérale américaine composera-t-elle avec l’inflation et la croissance?
La Réserve fédérale pourrait bientôt se retrouver prise entre l’arbre et l’écorce. Les pressions inflationnistes étaient persistantes avant même que l’administration ne commence à mettre en œuvre son programme tarifaire. L’inflation de base selon les dépenses personnelles de consommation, la mesure privilégiée de la Fed, se situe dans une fourchette de 2,6 % à 3,0 % depuis 14 mois. Les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête de la Fed, dont les résultats figurent dans son livre beige, ont fait remarquer que les pressions sur les prix s’intensifient dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, les coûts étant probablement répercutés sur les consommateurs au cours des prochains mois, bien que l’ampleur et le moment demeurent incertains.
Dans la mesure où les attentes d’inflation demeurent bien ancrées, l’usage veut que la Fed voit le choc de l’inflation comme une hausse ponctuelle du niveau des prix. Mais ce raisonnement n’a pas tenu la route lors des années qui ont suivi la pandémie. Et il y a un autre problème à considérer : le marché de l’emploi. Jusqu’à présent, le marché de l’emploi a fait preuve d’une résilience hors pair. Toutefois, le plus récent sondage sur l’emploi a été mené quelques jours seulement après l’annonce des droits de douane réciproques du 2 avril. Il était alors trop tôt pour déterminer si les entreprises devenaient hésitantes par rapport aux intentions d’embauche. Depuis la tenue de ce sondage, les enquêtes ISM ont montré que les intentions d'embauche restaient faibles, tandis que le nombre d’offres d’emploi sur Indeed a diminué. Si la tendance se maintient, il y aura un ralentissement sur le marché de l’emploi au cours des prochains mois.
Déjà-vu! La pire combinaison pour la Fed serait une hausse du taux de chômage et des pressions inflationnistes. Dans ce cas, les décideurs devraient déterminer dans quelle mesure chacun de ses objectifs s’écarte de leurs cibles à long terme et ajuster leur politique en conséquence. La perspective que la Fed se retrouve prise dans cette situation difficile a exercé des pressions sur les titres du Trésor à long terme, faisant s’élever les primes à l’échéance à certains des chiffres les plus élevés enregistrés au cours des dernières années. Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous nous attendons à ce que le marché de l’emploi commence à se détériorer au cours de l’été, ce qui permettra aux décideurs de procéder à quelques baisses de taux préventives pour soutenir l’économie. Toutefois, la Fed sera bien en peine de faire autre chose que cela si les pressions inflationnistes augmentent. Il faudra un affaiblissement plus important que prévu de l’économie pour obtenir gain de cause à cet égard.
Q5. Où en sommes-nous sur le plan des réductions d’impôt et de l’évolution de la situation budgétaire aux États-Unis?
L’administration soutient que le projet de loi fiscal à venir donnera un coup de pouce plus que suffisant à la croissance économique pour compenser les risques de baisse à court terme liés aux politiques commerciales. Toutefois, pour l’instant, nous n’avons qu’une ébauche générale de ce à quoi ressemblera le projet de loi fiscal des républicains alors que le Congrès doit suivre un assez long processus pour adopter un projet de loi de réconciliation budgétaire. Le recours au processus dit « de réconciliation » permet de contourner l’obstruction systématique qui fait partie du Sénat, ce qui signifie que le projet de loi peut être adopté à la majorité simple, sous réserve du respect de certaines exigences, comme ne pas faire en sorte d’augmenter le déficit budgétaire au-delà de l’horizon budgétaire de 10 ans.
Cela peut devenir un point de friction lorsqu’on tente d’adopter des mesures de réduction d’impôt de plusieurs milliers de milliards de dollars qui nécessitent des réductions des dépenses tout aussi importantes. Les républicains du Congrès se penchent sur plusieurs propositions de réductions d’impôt, notamment la prolongation dans son intégralité de la Tax Cuts & Jobs Act (TCJA) de 2017 et l’élimination de l’impôt sur les prestations de sécurité sociale, les heures supplémentaires et les pourboires. Il s’agissait des grands points à prendre en compte, mais d’autres mesures comprennent le rétablissement de la déductibilité des intérêts sur les prêts automobiles et la bonification de la déduction pour amortissement. Au total, ces dispositions pourraient coûter de 4 000 à 5 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années et nécessiteraient des réductions de dépenses de taille pour les compenser.

Comment les républicains peuvent-ils payer pour cela? La réponse est simple : ils ne le peuvent pas, du moins pas en totalité. Pour contourner ce problème, les républicains du Sénat ont proposé d’utiliser une méthode peu conventionnelle pour calculer l’impact du projet de loi de réconciliation budgétaire sur le déficit net, soit la méthode de pointage de la « politique actuelle ». En ayant recours à cette méthode, le projet de loi suppose le maintien à perpétuité de la politique existante. Dans le contexte du projet de loi actuel, cela permettrait de prolonger la TCJA de 2017 sans affecter l’évaluation du projet de réconciliation budgétaire sur le déficit net.
Cela permettrait d’effacer environ 4 000 milliards de dollars de la feuille de pointage, ramenant les réductions d’impôt à un niveau qui s’aligne à peu près sur les 1 500 milliards de dollars de réductions de dépenses proposées par les républicains de la Chambre des représentants dans leur résolution budgétaire (graphique 6). À l’heure actuelle, il est difficile de savoir si une telle méthode serait autorisée par les règles du Sénat, mais, le cas échéant, cela contribuerait grandement à réduire l’écart entre le coût des réductions d’impôt et les réductions de dépenses proposées pour les financer dans la résolution budgétaire. Toutefois, ce tour de passe-passe de la comptabilité créative ne changerait en rien l’impact réel sur le déficit ni l’augmentation connexe des émissions de titres de créance. Nous ne savons pas comment les marchés obligataires réagiront ou si la prime à l’échéance augmentera pour tenir compte d’une nouvelle détérioration de la situation budgétaire du pays.
La Chambre des représentants et le Sénat doivent encore s’entendre sur les derniers détails des réductions d’impôt. Les républicains du Congrès avaient initialement l’intention d’adopter le projet de loi d’ici le Memorial Day, mais cela semble maintenant trop ambitieux, et la date limite a été repoussée au 4 juillet. Compte tenu de la complexité inhérente à ce processus, il serait plus réaliste d’établir un échéancier prévoyant une adoption finale au milieu ou à la fin de l’été. L’expiration de la plupart des dispositions de la TCJA à la fin de l’année civile crée autrement un point d’arrêt naturel pour s’assurer que le projet de loi est adopté, car tout échec signifierait une augmentation moyenne de l’impôt à payer de 1 900 $ par ménage, selon la Brookings Institution.
Un « nouveau » gouvernement prend les rênes du pouvoir à Ottawa, mais les problèmes économiques du pays demeurent les mêmes : incertitude commerciale, faible productivité et abordabilité des logements mise à rude épreuve. La liste des priorités du premier ministre Carney est imposante. Parmi les éléments de l’orientation stratégique mis de l’avant pendant la campagne, mentionnons la facilitation d’importants investissements publics, la construction d’un plus grand nombre de logements et l’adoption de légères baisses d’impôt.

En tête de liste se trouvent les relations avec les États-Unis. Il est peu probable de voir les problèmes provoquant les perturbations commerciales être réglés rapidement. Toutefois, une voie visant à tempérer la situation aiderait à soutenir la confiance des entreprises et des consommateurs. Toute amélioration pourrait injecter un peu d’oxygène dans une économie qui a commencé à piétiner sous l’effet de l’ébranlement de la confiance (graphique 7). Mais revenir en arrière n’est pas une option. Pour aider les sociétés canadiennes, le nouveau gouvernement tentera de renforcer les liens avec d’autres marchés mondiaux, en particulier ceux qui ont des accords de libre-échange établis, comme l’Union européenne. En même temps, l’accent a déjà été mis sur l’augmentation des flux des échanges commerciaux intérieurs est-ouest en réduisant les barrières réglementaires et autres. Bien que ces mesures soient toutes positives et dues depuis longtemps, les progrès sont attendus pour 2026 et au-delà. Il y aura des limites à la possibilité d’atténuer les difficultés économiques à court terme en 2025.
En effet, pour effectuer une rotation de l’orientation industrielle, il faut investir massivement dans les infrastructures de transport et de commerce. Les travaux parlementaires devraient reprendre fin mai et le budget promis sera présenté d’ici la fin de juin. En ce qui concerne les dépenses, les propositions peuvent sembler ambitieuses, la plateforme libérale ayant ajouté environ 0,5 % du PIB au déficit cette année (et 0,8 % l’an prochain). Toutefois, compte tenu de l’ampleur et de la portée du virage économique canadien par rapport à un rapprochement multigénérationnel des relations économiques avec les États-Unis, l’engagement pourrait ne pas être suffisant. Par exemple, 5 milliards de dollars seront injectés au cours des deux prochaines années dans le fonds d’investissement dans des projets nationaux proposé, lequel vise à aider à financer des thèmes comme les infrastructures de santé essentielles, les investissements dans les infrastructures numériques et le transport d’électricité est-ouest. 4 milliards de dollars seront injectés sur deux ans dans le Fonds pour la diversification de corridors commerciaux, pour les ports, les chemins de fer, les aéroports et les autres infrastructures de transport. Ce sont des sommes importantes et, dans bien des cas, elles doivent être appuyées par des fonds provinciaux. Mais le projet du pipeline Trans Mountain, à lui seul, a entraîné des coûts totaux de plus de 30 milliards de dollars. De plus, les coûts de construction d’un seul hôpital en Ontario sont de 1,7 milliard de dollars. Le budget de la plateforme pourrait avoir été sous-dimensionné pour obtenir l’appui de la population envers les engagements de financement, celui-ci n’étant probablement pas conséquent compte tenu de l’ampleur des engagements. Abréger les périodes nécessaires à l’approbation et attirer des capitaux privés feront partie du plan, mais effectuer un véritable virage vers les marchés autres que les États-Unis coûtera probablement plus cher et prendra plus de temps.
Une approche chirurgicale et réfléchie s’impose. Des propositions comme celle visant à réduire d’un point de pourcentage la tranche d’imposition la plus basse entraînent des coûts importants de près de 6 milliards de dollars par année. Bien que l’électorat montre un certain intérêt, il est peu probable qu’une telle proposition entraîne une hausse importante des dépenses de consommation à court terme. Si l’objectif est de mettre en place une solution provisoire face à l’ébranlement de la confiance des consommateurs et des entreprises pendant trois à six mois tandis que le gouvernement organise des programmes et des déploiements d’infrastructures complexes, d’autres mesures peuvent être plus payantes pour l’économie. Il s’agit habituellement de mesures qui entraînent un mouvement à la hausse des dépenses, comme les crédits d’impôt pour la rénovation d’habitations en vue de s’adapter aux changements climatiques, les exonérations fiscales limitées dans le temps qui stimulent les dépenses dans certains segments de l’économie, etc. La façon d’affecter ce montant de près de 6 milliards de dollars au cours de la première année de cette transition sera déterminante pour soutenir l’économie.
Q7. Dans le contexte économique actuel, quels secteurs canadiens devraient afficher un rendement supérieur? Lesquels devraient afficher un rendement inférieur?

Les répercussions de la politique commerciale des États-Unis, donnant lieu à la révision à la baisse des perspectives de croissance du Canada, ne se feront pas sentir de façon égale dans tous les secteurs (graphique 8). Nous nous attendons à ce que le secteur canadien du pétrole et du gaz se démarque relativement au cours de l’année à venir, même si le secteur de l’énergie est visé par les droits de douane de Donald Trump. La demande américaine soutenue pour le pétrole canadien et sa dépendance à son égard, le resserrement des écarts entre les types de pétrole canadien plus lourd par rapport au WTI, et l’amélioration de la capacité des pipelines devraient faire progresser le secteur pétrolier. Le secteur touristique du Canada est un autre secteur qui sortira gagnant à court terme. Des données préliminaires indiquent que les Canadiens, animés par un élan de patriotisme, allouent plus d’argent à leurs voyages au pays, tandis que les touristes d’autres pays changent également leurs projets de voyage, délaissant les États-Unis. Cette tendance devrait favoriser une hausse de l’activité dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration, ainsi que ceux des arts, spectacles et loisirs.
On peut donc facilement conclure que le secteur manufacturier canadien se retrouvera à l’autre extrémité du spectre. Représentant près de 10 % du PIB total, ce secteur fait face aux plus grands obstacles. Notamment, les fabricants dans les segments de l’industrie automobile et de l’acier et de l’aluminium ont déjà annoncé des mises à pied, des réductions de production, des hausses de prix et des retards dans les plans d’investissement. En avril, l’indice des directeurs d’achats (PMI) du secteur manufacturier du Canada avait atteint son plus bas niveau depuis le creux de la pandémie. D’autres secteurs tributaires du commerce, comme le transport, le commerce de gros et le commerce de détail, ressentiront probablement les effets des répercussions découlant de ce contexte cette année. Ces secteurs pourraient être confrontés à des difficultés, car les consommateurs canadiens boucleront les cordons de leur bourse jusqu’à ce qu’il y ait plus de certitude à l’égard de l’emploi, des perspectives de revenu et de l’inflation. La dernière enquête de la Banque du Canada menée auprès des consommateurs indique que la morosité ressentie en réaction aux craintes liées aux droits de douane a même dépassé celle observée durant la pandémie, ce qui a incité les ménages à réviser à la baisse leurs plans de dépenses globales.
Par ailleurs, situé quelque part au centre de ce spectre, le secteur public pourrait ne connaître qu’une croissance modeste compte tenu de la réduction des dépenses d’exploitation fédérales et provinciales. Les gouvernements ont toutefois mis en œuvre d’importants projets de dépenses en immobilisations qui offriront un soutien à la construction non résidentielle, ce qui a partiellement contrebalancé la baisse des intentions d’investissement dans le secteur privé. Ailleurs, une normalisation des services publics entraînera une certaine croissance en 2025, tandis qu’on s’attend à ce que les intentions d’ensemencement réduites et les tarifs douaniers de la Chine limitent la production agricole.
Q8. La Banque du Canada en a-t-elle terminé avec les réductions de taux d’intérêt?
En temps normal, on pourrait dire que la Banque du Canada (BdC) serait sur le point de terminer son cycle de réduction des taux. La BdC a abaissé son taux directeur dans une fourchette neutre plausible, où la politique monétaire n’aide pas l’économie et ne lui nuit pas. La stabilisation de l’inflation et la croissance stable à la fin de 2024 ont semblé indiquer que la situation évoluait aussi bien que possible.

Malheureusement, ce qui se ferait en temps normal ne s’applique pas dans le contexte actuel. La guerre commerciale a résolument fermé la porte à un atterrissage en douceur. L’incertitude entourant les perspectives est à ce point élevée que la BdC a choisi de renoncer à présenter ses prévisions traditionnelles dans son Rapport sur la politique monétaire, présentant plutôt deux scénarios sur la manière dont la guerre commerciale pourrait se dérouler.
Le gouverneur Macklem a déjà déclaré que la « politique monétaire ne peut pas faire regagner l’offre perdue », ce qui signifie que la BdC se concentre sur la façon dont la demande réagira à l’incertitude et au choc des revenus imminent. Le ralentissement continu du marché de l’emploi laisse entrevoir deux autres possibles réductions préventives (graphique 9), d’autant plus que la dynamique économique qui aurait découlé de l’assouplissement précédent de 150 points de base est maintenant freinée par l’incertitude.
Mais il faut reconnaître que la fourchette des perspectives possibles varie grandement. Nous supposons que des progrès liés à l’atténuation des tensions commerciales seront réalisés plus tard cette année. Mais il est tout aussi possible qu’une période plus longue de tensions, de droits de douane et de perturbations de l’offre fasse grimper l’inflation et freine la demande. Dans un tel scénario, la BdC serait forcée de composer avec une situation difficile, soit de soupeser les risques liés à la réduction des taux dans un contexte de hausse de l’inflation et d’attentes à cet égard.
Pour l’instant, nous considérons ce scénario comme un scénario possible, et non comme le scénario de base. Toutefois, en cette période de grande incertitude, il est bon de rester agile et de s’appuyer sur des scénarios.
Q9. Le marché canadien de l’habitation va-t-il se redresser?
Cette perspective semble peu probable à court terme. Les ventes de propriétés au Canada ont affiché une baisse inattendue en mars, les données préliminaires montrant peu de répit en avril. Les prix de référence chutent également. De plus, l’équilibre entre l’offre et la demande est fortement favorable aux acheteurs en Ontario et en Colombie-Britannique, ce qui laisse entrevoir d’autres baisses de prix dans ces marchés (et dans l’ensemble du Canada) au cours des prochains mois.

Le marché de l’habitation est généralement très sensible aux taux d’intérêt, mais l’incertitude a eu le dessus, maintenant les acheteurs sur la touche. Cela signifie que la demande accumulée, qui était déjà importante en Ontario et en Colombie-Britannique avant même la guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada, s’accroît. L’histoire montre que les marchés canadiens de l’habitation sont enclins à connaître une montée en flèche de l’activité après une longue période d’accalmie. Par conséquent, si nos prévisions se concrétisent et que l’incertitude se dissipe (et que la confiance s’améliore) plus tard dans l’année, le marché est bien placé pour connaître une forte progression des ventes. Nous prévoyons également un meilleur rendement en 2026, ainsi qu’une amélioration de l’économie et un contexte de taux d’intérêt favorable (graphique 10).
Le marché des copropriétés de la région du Grand Toronto sort du lot, mais pas dans le bon sens. Comme l’ensemble du marché canadien, nous prévoyons un certain raffermissement des ventes de copropriétés. Toutefois, la remontée, même vers les niveaux antérieurs à la pandémie, sera probablement graduelle en raison de la faiblesse de la demande des investisseurs, un élément essentiel qui a soutenu le segment au cours des années précédentes. En même temps, l’offre demeure historiquement élevée et le marché devra composer avec un autre afflux de propriétés achevées cette année.
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