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Des questions? Nous avons les réponses

Aborder les sujets liés aux perspectives économiques et financières

date publiée: 14 aout 2024

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C’est incroyable comme les choses peuvent changer en un trimestre. En effet, les marchés financiers ont fait un virage à 180 degrés depuis notre dernier numéro de Questions et réponses. Alors que tous les regards étaient braqués sur le spectre d’une inflation persistante aux États-Unis et qu’on ne prévoyait pas de réductions de taux avant 2025, on s’inquiète maintenant que la Fed ait trop attendu avant de procéder à des baisses! Ailleurs sur la planète, des banques centrales d’autres pays du G7 se sont déjà lancées malgré une inflation des services obstinément élevée dans certaines régions, un rappel que le cycle de baisse des taux viendra avec son lot d’incertitudes et d’essais à tâtons. Nous soutenons que l’économie américaine demeure résiliente et que la bonne vieille règle de Sahm en ce qui a trait au marché du travail doit être mise en contexte. Nous discutons également des risques que les promesses électorales aux États-Unis représentent pour le commerce international. La situation économique au Canada est aussi abordée. À première vue, l’économie semble en bonne posture en raison d’une population qui continue de croître à un niveau stratosphérique (encore une fois), ce qui ne devrait toutefois pas empêcher la Banque du Canada de réduire progressivement les taux d’intérêt à chaque réunion cette année. Une forte reprise de la demande de logements serait le seul facteur en mesure de freiner les élans de la banque centrale canadienne.

Q1. Le ralentissement de l’inflation à l’échelle mondiale se déroule-t-il comme prévu? 

 
Le graphique 1 présente la part des catégories du panier de l’IPC aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et dans la zone euro qui augmentent de plus de 3 % sur 12 mois. Le graphique montre que la part des composantes de l’IPC augmentant de plus de 3 % a diminué pour tous les pays, la plus forte baisse ayant été enregistrée aux États-Unis.

Pour les grandes banques centrales qui cherchent à maîtriser l’inflation – la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada (BdC) et la Banque d’Angleterre –, les pressions sur les prix se sont atténuées, conformément aux attentes. Plus important encore, ces baisses ne sont pas seulement attribuables aux prix des aliments et de l’énergie. La part des catégories dont la hausse de prix dépasse 3 % sur 12 mois a considérablement diminué au cours de la dernière année (graphique 1). 

Le fléchissement de l’inflation des prix des biens matériels a notamment été rapide. Si l’on exclut les aliments et l’énergie, sur une base annuelle, les prix des biens se sont contractés de 1,7 % et de 0.5 % sur 12 mois aux États-Unis et au Canada, respectivement, ont fait du surplace au Royaume-Uni et ont modestement progressé (de 0,6 % sur 12 mois) dans la zone euro.

Toutefois, la route pourrait être cahoteuse, car l’inflation des prix des services s’est révélée persistante. Sur une base annuelle, la hausse des prix des services avoisine les 5 % aux États-Unis et au Canada, et plus encore au Royaume-Uni, où elle atteint 6 %. C’est dans la zone euro que les prix se sont le mieux comportés, progressant tout de même de 4 %. De plus, il n’y a qu’aux États-Unis que l’on constate une amélioration notable de la tendance à court terme, la variation sur trois mois en rythme annualisé ayant fléchi à 3 %. Dans tous les autres territoires, la cadence à court terme s’inscrit à la hausse. 

Étant donné que toutes les banques centrales ont abaissé leur taux (ou sont sur le point de le faire dans le cas de la Fed), la grande question est de savoir si l’augmentation récente de l’inflation des services représente une anomalie temporaire ou si elle limitera l’aide que les banques centrales sont en mesure d’offrir. Cela signifie que les banquiers centraux resteront fortement tributaires des données dans leur approche plutôt que des modèles de prévision. Tout regain de pressions sur les prix sera pris en compte dans le contexte d’un assouplissement des conditions du marché du travail qui précède habituellement une baisse des prix des services.

Q2. Le changement de cap des taux d’intérêt à l’échelle mondiale a commencé; les banques centrales prendront-elles les escaliers ou l’ascenseur? 

Le graphique 2 illustre les attentes concernant le taux directeur de la Réserve fédérale américaine pour 2024. Il montre que les attentes à l’égard des taux ont diminué par rapport à leur sommet.

La réponse dépend de la personne à qui vous posez la question. Les attentes des marchés à l’égard de toutes les grandes banques centrales indiquent qu’elles préféreront utiliser les escaliers, réduisant progressivement les taux au moyen de baisses de 25 points de base au cours des 18 prochains mois (graphique 2). La Fed fait exception, car les données décevantes sur l’emploi en juillet ont suscité sur les marchés une spéculation effrénée selon laquelle une première baisse marquée de 50 points de base sera décrétée en septembre. Comme la Fed est la dernière à intervenir, les marchés craignent qu’elle ait pris du retard et soit plus pressée de normaliser les taux d’intérêt. 

En raison de cette menace, les taux des obligations du Trésor américain ont chuté de 40 à 50 points de base au cours de la dernière semaine de juillet et au début d’août. Même si nous pensons que la raison l’emportera à la Fed, les marchés auront besoin d’être rassurés quant au fait que l’économie est sur la voie d’un ralentissement et non d’une récession. Seules les nouvelles données fourniront cette preuve, de sorte que chaque résultat inférieur aux prévisions consensuelles pourra provoquer plus de volatilité qu’à l’habitude. Une chose est sûre, l’économie a perdu de sa vigueur, alors que les effets décalés, variables et de longue durée des hausses de taux passées se font enfin sentir. De notre point de vue, ce ralentissement économique est une condition nécessaire pour que la Fed soit convaincue que l’inflation est maîtrisée et que l’abaissement des taux peut commencer. Jusqu’à présent, les paramètres fondamentaux ne laissent pas entrevoir une récession pour l’économie (voir la question 4). Dans la mesure où la situation se maintient, nous prévoyons que la Fed prendra les escaliers et réduira les taux d’intérêt de 25 points de base par réunion à compter de septembre. Le taux directeur se situerait donc à 4,75 % à la fin de 2024. 

Nous avons plus de certitude quant au rythme des réductions de taux de la Banque du Canada, puisqu’elle a déjà établi une tendance au cours des deux derniers mois. Son taux directeur est déjà inférieur de 100 points de base à celui de son homologue américain, et la Banque du Canada a créé un précédent en réduisant les taux de 25 points de base lors de réunions consécutives. La barre est donc plus haute pour ce qui est d’un changement de cap. Nous nous attendons à ce que la Banque du Canada suive le même rythme que la Fed pour le reste de 2024, décrétant une baisse d’un quart de point lors de chacune des trois prochaines annonces. Le taux directeur s’établirait donc à 3,75 % à la fin de l’année, ce qui représente un assouplissement important par rapport à son niveau de 5,0 % il y a quelques mois à peine.  

Q3. Quelles sont les perspectives du côté des devises? Le dollar américain perdra-t-il son trône?  

Le graphique 3 compare le dollar américain aux principales monnaies en 2024. Il montre que le dollar américain est toujours en hausse en cumul annuel, même après le décrochage des deux dernières semaines.

Le dollar américain pondéré en fonction des échanges a connu un incroyable premier semestre en 2024 (en hausse d’environ 5 % sur une base pondérée en fonction des échanges) (graphique 3). En raison de la vigueur relative du rendement économique, les marchés s’attendaient à un élargissement des écarts par rapport aux devises de pays comparables, une prévision qui s’est révélée juste jusqu’en juillet. 

Mais le récent changement de cap de la Fed (voir ci-dessus) s’est traduit par une dépréciation du billet vert d’environ 3 % depuis le début de juillet. Cette perte de valeur est plus marquée par rapport au yen, qui a grimpé d’environ 10 % au cours du dernier mois, la banque centrale japonaise ayant pris une autre voie et enfin relevé son taux directeur. L’euro, le franc suisse et le dollar de Singapour sont au nombre des autres devises entraînées dans ce mouvement à la hausse. Au Canada, le huard a largement fait du surplace, restant stable par rapport au dollar américain et se dépréciant par rapport à d’autres devises en raison de l’effet compensatoire des prix de l’énergie en repli. Le dollar canadien devrait poursuivre sa trajectoire incertaine et des facteurs faisant contrepoids le maintiendront dans sa fourchette actuelle de 72 cents à 76 cents américains. 

À notre avis, le billet vert pourrait très bien s’inverser d’ici la fin de l’année si les facteurs géopolitiques retiennent de nouveau l’attention des marchés et qu’une ruée vers les valeurs refuges se reproduit, une situation dont profiterait le dollar américain. L’un de ces facteurs est l’issue des élections américaines. Est-ce que cela risque de raviver les différends commerciaux, d’ouvrir la porte à des réductions d’impôt et d’accroître l’incertitude ressentie par les homologues des États-Unis? Même si la Fed procède à des baisses de taux musclées, les investisseurs pourraient bien de nouveau trouver refuge auprès du Roi Dollar.

Q4.  Compte tenu de l’intensification des craintes des marchés, quelles sont les perspectives économiques aux États-Unis à la veille des élections? 

Le graphique 4 présente les éléments contribuant au PIB des États-Unis (incluant les dépenses publiques, les investissements, la consommation et les exportations nettes + les stocks) pour 2023, 2024 et 2025 (d’un quatrième trimestre à l’autre). La croissance économique devrait ralentir à 1,9 % en 2024, après avoir atteint un rythme élevé de 3,1 % en 2023. Les données proviennent du Bureau of Economic Analysis.

Les marchés n’ont pas tout à fait tort de s’inquiéter du ralentissement de la croissance aux États-Unis, mais rien dans les données ne laisse présager un décrochage. Jusqu’à présent, les données laissent entrevoir une expansion qui est passée de la quatrième à la deuxième vitesse. 

La croissance de 4 % enregistrée au second semestre de 2023, en rythme annualisé, a ralenti pour se rapprocher de la tendance, à 2 % au premier semestre de 2024 (graphique 4). Toutefois, cela ne représente pas une mauvaise nouvelle. Cette situation conforte l’idée selon laquelle les effets décalés, variables et de longue durée de la politique monétaire restrictive commencent enfin à se faire sentir sur l’économie, ce qui représente une condition essentielle pour éliminer les dernières pressions inflationnistes et permettre des réductions de taux d’intérêt. 

Près de la moitié du ralentissement est attribué à la modération des dépenses de consommation, ce qui ne devrait pas surprendre. Comme les effets positifs de l’épargne excédentaire sont épuisés, les consommateurs comptent de plus en plus sur l’endettement pour financer leurs dépenses. Au début de la reprise, les ménages ont été en mesure d’absorber facilement des niveaux d’endettement plus élevés, car le resserrement exceptionnel du marché du travail a soutenu de solides gains des revenus réels. Maintenant que le marché de l’emploi a franchi un tournant (voir la question 5), le revenu disponible réel a ralenti en conséquence. 

Même si les dépenses ont commencé à faiblir, elles continuent de surpasser la croissance des revenus. Une telle situation ne peut pas durer indéfiniment. La part des revenus que les ménages consacrent au remboursement des dettes autres qu’hypothécaires se rapproche rapidement de niveaux inédits depuis la crise financière de 2008. Par ailleurs, les taux de défaillance sur la plupart des produits de crédit à la consommation ont dépassé leurs niveaux d’avant la pandémie et continuent d’augmenter. Tout cela laisse entrevoir un retour aux stratégies d’économies, ce qui signifie que les habitudes de consommation devraient mieux correspondre à la croissance des revenus au cours des prochains trimestres. 

Mais ce ne sont pas tous les segments de l’économie qui pâtissent de la hausse des taux d’intérêt. Les investissements des entreprises ont augmenté au premier semestre de l’année. Cette vigueur est en partie attribuable à la hausse des dépenses en équipement, qui ont grimpé de près de 12 % en rythme annualisé au deuxième trimestre grâce à la flambée de 450 % des achats d’avions. Bien qu’il soit peu probable que cette situation se répète, de nouveaux investissements dans la fabrication de semi-conducteurs, conjugués à la vigueur soutenue des dépenses en logiciels, devraient maintenir la croissance des investissements des entreprises à un rythme supérieur à la tendance. 

L’économie américaine ralentit, sans toutefois se contracter, après avoir progressé à un rythme effréné l’an dernier. Cette situation laisse présager un véritable « atterrissage en douceur » qui permet aux pressions inflationnistes de diminuer progressivement. Bien que les sondages actuels donnent à penser que les résultats de l’élection pourraient aller dans un sens ou dans l’autre, une chose semble sûre : le candidat qui remportera la Maison-Blanche est susceptible d’hériter d’une économie résiliente.

Q5. Devrions-nous nous inquiéter du ralentissement du marché de l’emploi aux États-Unis? 

Le graphique 5 montre le ratio des postes à pourvoir par rapport aux travailleurs sans emploi depuis le début des années 2000. Après avoir atteint un sommet de plus de 2 en mars 2022, le ratio a constamment diminué et se rapproche rapidement des niveaux d’avant la pandémie. Les données proviennent du Bureau of Labor Statistics.

Les emplois non agricoles ont nettement ralenti au cours de la dernière année, comme en témoigne le nombre décevant de 114 000 emplois nets en juillet. Il convient toutefois d’être prudent et de ne pas accorder trop d’importance aux données d’un seul mois. Le marché de l’emploi a continué de générer en moyenne 170 000 emplois par mois au cours des trois derniers mois. 

Néanmoins, on ne peut ignorer le degré de normalisation qui a eu lieu. Pour commencer, les gains d’emploi sont de plus en plus concentrés dans les secteurs moins cycliques, comme les soins de santé et le secteur public. Ensemble, ces deux secteurs représentent 29 % de l’emploi global, mais sont responsables de bien plus de la moitié des emplois créés au cours des derniers mois. Autre signe de faiblesse : le recul des emplois temporaires. Depuis son sommet de près de 3,2 millions atteint en mars 2022, la demande de travailleurs temporaires a diminué de 15 %, pour un nombre impressionnant de 467 000 postes. Cette statistique a alimenté les craintes du marché selon lesquelles la Fed serait en retard, car, au cours de l’histoire récente, des chiffres d’une telle ampleur n’ont jamais été vus sans être suivis d’une récession. 

Toutefois, ce ne sont pas toutes les statistiques sur le marché de l’emploi qui soutiennent ce pessimisme. Le ratio des postes à pourvoir par rapport aux travailleurs sans emploi – une mesure couramment utilisée pour évaluer le degré de déséquilibre du marché de l’emploi – s’est nettement replié par rapport à son sommet de 2022. Mais il ne fait que se rapprocher des niveaux d’avant la pandémie (graphique 5). Cette période n’a pas été définie comme une récession, ce qui explique pourquoi le président de la Fed, Jerome Powell continue de qualifier les tendances récentes de « normalisation » après une période exceptionnellement longue de progression à un rythme effréné. 

Il en va de même pour la part de travailleurs qui quittent leur emploi et la portion de petites entreprises qui prévoient augmenter leurs embauches au cours des trois à six prochains mois. À seulement 15 %, on frôle un creux cyclique atteint plus tôt cette année. 

Le graphique 6 est une représentation graphique de la règle de Sahm, qui date des années 1970. Si l’on fait abstraction de la pandémie, on a pu prévoir avec exactitude les sept dernières récessions lorsque la moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage a augmenté de plus de 0,5 point de pourcentage par rapport à sa valeur minimale atteinte au cours des 12 mois précédents. Ce seuil a de nouveau été franchi en juillet. Les données proviennent du Bureau of Labor Statistics.

Un sujet qui retient de plus en plus l’attention est l’augmentation du taux de chômage au cours des sept premiers mois de 2024. À 4,3 %, un taux proche du sommet de trois ans, le chômage contraste fortement avec le creux de 3,4 % atteint en avril 2023, après la pandémie. Ce taux est aussi supérieur à la moyenne de 3,7 % d’avant la pandémie. Cette situation a déclenché des discussions sur le marché concernant la règle de Sahm (graphique 6). Selon cette règle, si la moyenne sur trois mois du taux de chômage augmente d’au moins un demi-point de pourcentage par rapport à son creux des 12 mois précédents, une récession est susceptible de se produire au cours des prochains mois. Toutefois, selon le président de la Fed, M. Powell, il s’agit là d’une régularité statistique et non d’une règle économique. Pourquoi? Il y a des raisons de croire que ce prédicteur de récession sera moins pertinent sur le plan statistique ou accusera un retard plus long que lors des cycles passés. 

La hausse du taux de chômage au cours de la dernière année a été davantage influencée par l’augmentation marquée du nombre de nouveaux venus sur le marché du travail, comparativement au début des récessions précédentes. Par conséquent, malgré une détérioration évidente des données fondamentales du marché de l’emploi, la récente remontée ne représente pas (encore) un signe certain de l’imminence d’un repli. Cela dit, les comportements des entreprises en matière d’embauche tendent à l’inertie et peuvent être difficiles à influencer une fois qu’une tendance est établie, ce qui donne à penser que la Fed ne pourra pas attendre plus longtemps avant de réduire son taux.

Q6. Quand la baisse des taux d’intérêt aidera-t-elle le secteur de l’habitation aux États-Unis?  

Nous prévoyons actuellement que les taux hypothécaires à taux fixe sur 30 ans ont plafonné à environ 7 % et qu’ils baisseront au second semestre de l’année, pour s’établir autour de 6,0 % d’ici la fin de l’année. Même si les prix demeurent élevés, cette baisse devrait procurer un certain répit au marché américain de l’habitation à compter du troisième trimestre de 2024. Les versements hypothécaires mensuels sur une maison de prix médian devraient diminuer de 6 % à 7 % d’ici la fin de l’année en raison de la diminution des taux d’intérêt, et l’indice d’abordabilité du logement augmentera légèrement au cours de la même période, ce qui signifie que les logements deviendront plus abordables. Les taux devraient continuer de baisser l’an prochain et améliorer encore la situation. 

Le graphique 7 est un graphique linéaire qui présente l’indice d’abordabilité du logement aux États-Unis, calculé par les Services économiques TD, pour la période allant du premier trimestre de 1980 au quatrième trimestre de 2031. Il montre que les logements étaient très abordables au cours de la période précédant la pandémie, la valeur de l’indice s’établissant à 140 points en moyenne en 2019. Depuis, l’abordabilité est tombée sous le seuil des 100 points, et on ne prévoit pas de retour à la pleine abordabilité avant le deuxième trimestre de 2027.

Malgré tout, puisque l’offre limitée fait grimper les prix des logements, le retour à la pleine abordabilité (soit le point auquel l’indice d’abordabilité du logement = 100) n’est pas pour demain. Le terme « pleine abordabilité » s’entend du point auquel une famille touchant le revenu médian est en mesure de financer l’achat d’une maison de prix médian (en supposant une mise de fonds de 20 % et des paiements mensuels ne dépassant pas un quart des revenus). Compte tenu de nos perspectives de base à l’égard des taux hypothécaires, des prix des logements et de la croissance des revenus, nous prévoyons que ce point sera atteint d’ici le milieu de 2027 (graphique 7). Selon ce scénario, les taux hypothécaires devraient s’établir autour de 5 % à 5,5 %, et le prix médian des logements devrait augmenter d’environ 3 % par année et la croissance des revenus, de 4,5 % par année (ce qui est conforme à son taux historique). Fait intéressant : aux niveaux actuels des revenus et des prix des logements, il faudrait une baisse plus prononcée d’environ 300 points de base des taux hypothécaires pour que le marché revienne immédiatement à la pleine abordabilité, ce qui représente un scénario très peu probable.

Q7. Quel pourrait être l’effet des élections américaines de 2024 sur le commerce international? 

Peu importe qui accédera à la présidence en novembre, le commerce mondial devra composer avec une Amérique axée sur la politique industrielle et l’autosuffisance. Le principal facteur de différenciation sera de savoir si la nouvelle administration décidera de faire cavalier seul ou de continuer à collaborer avec les alliés sur des initiatives de sélection stratégique. Ce dernier scénario correspondrait au statu quo, tandis que le premier réduirait sans doute le volume des échanges commerciaux à l’échelle mondiale. 

Le graphique 8 présente le taux des droits établis sur les biens qui entrent aux États-Unis en provenance de la Chine, du monde dans son ensemble, de la zone commerciale de l’ACEUM et du monde à l’exclusion de la Chine et de la zone de l’ACEUM. Le graphique montre que les droits appliqués sur les produits en provenance de la Chine sont demeurés élevés, et sont le principal facteur de la hausse du taux global des droits établis.

La position politique à l’égard de la Chine est le principal enjeu à surveiller. De ce côté, il y a bien peu de répit en vue. L’administration Biden a imposé de nouveaux droits de douane sur les produits chinois (graphique 8) ainsi qu’une foule d’autres mesures non tarifaires, notamment pour restreindre l’accès aux puces de pointe. Quel que soit le résultat du scrutin, il est peu probable que ces mesures soient annulées. Si Trump devait remporter l’élection, un droit de douane de 60 % pourrait être appliqué à toutes les importations chinoises, ce qui accélérerait la tendance que nous avons évoquée l’hiver dernier, à savoir un désengagement des échanges commerciaux en Chine au profit d’autres économies. 

La proposition de Trump d’imposer un tarif général de 10 % pour tous les autres pays suscite des inquiétudes. L’Union européenne serait en train d’élaborer une stratégie en deux volets en réaction à cette proposition. Dans un premier temps, des pourparlers seraient entamés pour éviter en amont de tels droits de douane, et dans un deuxième temps, de nouveaux tarifs ciblés d’au moins 50 % seraient imposés au besoin. L’approche du Canada est semblable à celle de l’Union européenne, et des discussions sont déjà en cours dans l’espoir d’éviter de futurs tarifs douaniers. Le Canada et le Mexique dépendent fortement des échanges commerciaux avec les États-Unis. Comme l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) sera révisé en 2026, ces deux pays éviteront sans doute de faire de vagues avant l’élection, optant pour la recherche de solutions par voie diplomatique ou l’application des dispositions de règlement de litige de l’ACEUM. Mais comme nous l’avons vu en 2018, l’existence d’un accord commercial n’a pas empêché le Canada d’appliquer des droits compensatoires ciblés sur les produits américains, et l’ACEUM ne fait pas exception à la règle. À terme, une augmentation généralisée et marquée des droits de douane réduirait le revenu réel des États-Unis et plomberait la demande de produits étrangers. S’il existe des substituts américains, ceux-ci seraient alors consommés. Dans le cas contraire, des biens étrangers continueraient de circuler, mais sans doute à échelle réduite. 

Pour le Canada, les États-Unis représentent un risque démesuré. Depuis la signature de l’ACEUM en 2020, le Canada dépend davantage des États-Unis en tant que partenaire d’exportation. La possibilité que les produits énergétiques soient assujettis à des tarifs douaniers est particulièrement préoccupante. En effet, l’énergie exportée aux États-Unis représente près de 2 % du PIB du Canada, une proportion presque record du total des exportations. Une demande en berne du fait de l’imposition de tarifs douaniers pourrait donc nettement affecter les perspectives de croissance du Canada.

Q8. Quelles sont les perspectives économiques du Canada à court terme? 

Le graphique 10 présente l’évolution de la part des résidents non permanents (RNP) dans la population totale ainsi que les flux nets trimestriels de résidents non permanents. Selon nos prévisions, les entrées nettes de résidents non permanents atteindront environ 140 000 au troisième trimestre de 2024, se replieront à environ 120 000 au quatrième trimestre de 2024, et s’établiront autour de -40 000 jusqu’à la fin de 2027. À l’heure actuelle, la part des résidents non permanents dans la population totale est de 6,8 %. Nous prévoyons que ce ratio augmentera à 7,4 % l’an prochain, avant de reculer à 6,2 % d’ici la fin de 2027.

L’économie canadienne a évité de justesse une récession technique en 2023 et fait preuve d’une résilience surprenante en 2024 (au premier trimestre de 2024, la demande intérieure finale était en hausse de 2,9 % sur trois mois). Les consommateurs endettés ont recommencé à s’offrir des plaisirs non essentiels, que ce soit des repas au restaurant, des voyages ou des divertissements. En parallèle, la population a continué de croître bien au-delà des attentes (voir ci-dessous), créant ainsi une plus grande base de dépenses. 

Combien de temps est-ce que cela va durer? Difficile à dire. De nouvelles restrictions gouvernementales visant les résidents non permanents cherchent à réduire les flux migratoires au cours des prochains mois (voir la question 9), ce qui pourrait ralentir les dépenses. Et n’oublions pas que plusieurs emprunteurs verront leurs taux augmenter de 200 à 250 points de base au moment du renouvellement de leur prêt hypothécaire, même si la banque centrale a amorcé un cycle de baisse des taux d’intérêt (graphique 9). 

Un ralentissement des dépenses de consommation est attendu, mais nous avons bon espoir que les investissements des entreprises jumelés aux dépenses publiques et à des exportations en hausse feront contrepoids à ce repli. Qu’il s’agisse de construire de nouveaux logements locatifs ou des usines de véhicules électriques ou de batteries de véhicules électriques, ou encore d’intensifier les exportations de pétrole grâce à l’expansion du pipeline Trans Mountain, des leviers existent pour donner un élan tant attendu à la croissance. 

Le principal risque de ce côté, c’est le résultat des élections américaines. Le Canada a signé l’ACEUM alors que Trump était président, mais le pays n’est pas pour autant à l’abri de nouveaux litiges commerciaux. En fait, cet enjeu a gagné en importance puisque depuis 2020, le Canada importe davantage du Mexique et exporte davantage vers les États-Unis, ayant réduit ses échanges avec la Chine. Le Canada se retrouve donc plus vulnérable aux politiques protectionnistes des États-Unis, ce qui risque de limiter l’effet attendu des investissements des entreprises canadiennes et des échanges commerciaux sur le PIB.

Q9. À quel moment la forte croissance de la population canadienne ralentira-t-elle et comment les provinces seront-elles affectées?  

La croissance démographique au Canada est toujours en surchauffe. À notre avis, la croissance atteindra bientôt un sommet avant de ralentir nettement en 2025 (1,7 %) et en 2026 (0,8 %), à mesure que la politique du gouvernement fédéral visant à restreindre le nombre de résidents non permanents commencera à faire effet. Aux dernières nouvelles (premier trimestre de 2024), la population canadienne a augmenté au rythme effréné de 3,2 % sur 12 mois, tout comme au trimestre précédent, un taux de croissance jamais vu depuis les années 1950!
 
Les étudiants internationaux seront probablement les premiers touchés, et ce, vers le troisième trimestre de 2024. En août, on observe généralement un bond saisonnier des permis d’études délivrés, soit de 60 000 à 100 000 nouveaux permis. Mais puisque le gouvernement a décidé de limiter le nombre de permis d’études que les établissements d’enseignement peuvent délivrer, nous nous attendons à ce que les données d’août montrent un recul important du nombre de permis d’études, le but de cette politique étant de stabiliser le bassin d’étudiants internationaux au niveau de 2023. L’Ontario, la Colombie-Britannique, le Manitoba et les Maritimes devraient être touchés de façon disproportionnée par ce plafonnement des permis d’études, car le nombre maximal de demandes acceptées en 2024 sera réduit par rapport à 2023 afin d’harmoniser les volumes selon la répartition démographique régionale. 
Le graphique 10 présente l’évolution de la part des résidents non permanents (RNP) dans la population totale ainsi que les flux nets trimestriels de résidents non permanents. Selon nos prévisions, les entrées nettes de résidents non permanents atteindront environ 140 000 au troisième trimestre de 2024, se replieront à environ 120 000 au quatrième trimestre de 2024, et s’établiront autour de -40 000 jusqu’à la fin de 2027. À l’heure actuelle, la part des résidents non permanents dans la population totale est de 6,8 %. Nous prévoyons que ce ratio augmentera à 7,4 % l’an prochain, avant de reculer à 6,2 % d’ici la fin de 2027.
 
Cela dit, rien ne garantit que le gouvernement arrivera à tenir sa promesse de limiter le pourcentage de résidents non permanents à 5,0 % de la population d’ici 2027. En effet, depuis l’annonce de cette politique en mars, les résidents non permanents ont continué d’affluer en grand nombre, faisant passer cette proportion de 6,3 % à 6,8 %. En outre, ce pourcentage devrait encore augmenter légèrement à court terme, ce qui risque de retarder l’atteinte de la cible. Nous nous attendons à voir une baisse du volume de résidents non permanents au premier trimestre de 2025, après la présentation en novembre du plan des niveaux d’immigration 2025-2027 du gouvernement fédéral. Ce sera la première année où le gouvernement fixera des cibles pour les résidents non permanents. Selon nos prévisions, entre aujourd’hui et la fin de 2027, quelque 450 000 résidents non permanents pourraient quitter le pays, ce qui rapprocherait le Canada de son objectif, mais le pays raterait tout de même sa cible de 5 % d’environ 1 % (graphique 10). Le moment où ces réductions se concrétiseront est important en raison des répercussions possibles sur les décisions de la Banque du Canada (BdC). De son côté, la BdC semble quelque peu sceptique quant à la capacité du gouvernement fédéral d’atteindre sa cible, et prévoit que le taux de croissance de la population canadienne restera élevé à moyen terme.

Q10. Le dynamisme des entreprises canadiennes souffre-t-il de la COVID-19 longue?  

L’atonie des entreprises canadiennes dans la foulée de la pandémie illustre de toute évidence ce diagnostic. Le dynamisme des entreprises est mesuré par leurs taux d’entrée sur le marché, de croissance et de sortie du marché. Il donne un aperçu du potentiel de croissance de la productivité, étant donné que les entreprises improductives quittent le marché et que des sociétés plus productives font leur entrée ou prennent de l’expansion. Malheureusement, le dynamisme des entreprises canadiennes diminue. 

Le graphique 11 présente la moyenne mobile sur 12 mois des entrées et des sorties d’entreprises au Canada, à l’exception des secteurs des services d’enseignement ainsi que des soins de santé et de l’assistance sociale, selon les estimations expérimentales de Statistique Canada pour les entreprises nouvellement ouvertes et les entreprises nouvellement fermées. La série de données relatives aux entrées d’entreprises commence en janvier 2015 et se termine en avril 2024; elle montre que le nombre d’entrées a diminué par rapport aux sommets de 2021, mais demeure près de la moyenne historique de 14 600. La série de données relatives aux sorties d’entreprise commence en janvier 2015 et se termine en octobre 2023. Elle montre une hausse importante du nombre de sorties qui, après avoir atteint un creux en juin 2021, a dépassé la moyenne historique de 13 900 en s’établissant à 15 600.

Les entrées nettes d’entreprises – soit la différence entre les entrées et les sorties d’entreprises en fonction du nombre d’entreprises en activité – ont diminué depuis 2023 en raison d’un taux de sortie supérieur à la moyenne et d’un nombre d’entrées demeurant proche de sa moyenne historique (graphique 11). Les sorties nettes n’ont toujours pas été estimées pour le début de 2024, mais nous pouvons tirer une conclusion du fait que le nombre de faillites a augmenté de près de 80 % au cours des cinq premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023. À moins que le taux d’entrée augmente considérablement, le taux d’entrée net continuera de baisser.

La différence est frappante comparativement aux statistiques correspondantes aux États-Unis  . Les deux pays ont enregistré une hausse des entrées nettes supérieure à la moyenne dans la foulée de la pandémie, mais la reprise a été plus robuste et a duré plus longtemps au sud de la frontière. À la fin de 2022, le taux d’entrée net au Canada était passé au-dessous de la moyenne d’avant la pandémie, tandis que celui des États-Unis l’avait dépassé. En raison des limites des données aux États-Unis, nous ne pouvons pas comparer les sorties en 2023, mais les entrées et les demandes de nouvelles entreprises demeurent supérieures à la moyenne. Bien que l’augmentation des sorties d’entreprises au Canada puisse être le signe d’un retard dans le processus de fermeture des entreprises moins productives, il est trop tôt pour y voir une preuve que cela a entraîné des gains de productivité généralisés. En revanche, le taux d’entrée net, qui demeure faible ou à la baisse, est plus préoccupant. La détérioration de la croissance des entreprises laisse entrevoir un écart grandissant entre le dynamisme des entreprises au Canada et aux États-Unis.

La forte hausse du nombre de faillites d’entreprises au Canada est un autre signe probant des répercussions persistantes de la pandémie. La hausse du nombre de faillites est manifestement liée à la date limite de janvier pour le remboursement des prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) et au début du recouvrement des prêts CUEC en défaut. En particulier, cette hausse est attribuable aux secteurs qui comptent la plus forte proportion de sociétés ayant demandé des prêts CUEC durant la pandémie, soit l’hébergement et la restauration, le transport et l’entreposage, ainsi que la construction. Cette situation donne à penser que les mesures de soutien gouvernementales, ou du moins le programme CUEC, ont retardé, et pas éliminé, les problèmes financiers causés par les confinements liés à la COVID-19. Le CUEC a réduit le nombre habituel de faillites d’entreprises durant la pandémie, et celles-ci se produisent actuellement telle une vague. 

Par ailleurs, on peut attribuer à trois industries 80 % de la détérioration du dynamisme des entreprises par rapport à la tendance antérieure à la pandémie. Bien qu’elles représentent moins de 10 % du PIB du Canada, ces industries comprennent le transport et l’entreposage, l’hébergement et les services de restauration, ainsi que les autres services (p. ex., réparation et entretien, ou services personnels et de blanchissage). Cette tendance, si elle s’accompagne d’une productivité faible ou en baisse, porterait à croire que le dynamisme des entreprises souffre d’une COVID-19 longue.

Q11. Les perspectives du marché canadien de l’habitation ont-elles changé maintenant que la Banque du Canada réduit son taux?

Le graphique 12 présente nos prévisions de juin pour les ventes de logements au Canada du premier trimestre de 2023 au quatrième trimestre de 2025, ainsi que nos prévisions mises à jour. En juin, nous nous attendions à ce que les ventes s’élèvent à 116 000 unités au troisième trimestre de 2024, à 120 000 unités au quatrième trimestre de 2024 et à 137 000 unités au quatrième trimestre de 2025. Selon nos prévisions mises à jour, les ventes devraient s’élever à 122 000 unités au troisième trimestre de 2024, puis augmenter à 125 000 unités au quatrième trimestre de 2024 et à 138 000 unités au quatrième trimestre de 2025.

Nous avons révisé à la hausse nos prévisions relatives à l’activité immobilière en 2025 (graphique 12). Cette situation s’explique par la réévaluation rapide des taux obligataires (voir la question 2), les marchés ayant devancé le calendrier et l’ampleur des baisses de taux d’intérêt prévues, et ce, des deux côtés de la frontière. 

Il est encore trop tôt pour se prononcer et les données concernant la réaction des marchés à la baisse des taux sont contrastées. Les ventes ont augmenté d’environ 4 % sur un mois en juin, mais les données préliminaires pour juillet laissent entrevoir un certain recul dans des marchés comme ceux de Calgary, de Toronto et de Vancouver. 

Cependant, deux autres forces opposées influent sur les prévisions. Sur une note positive, la révision à la hausse de nos prévisions à court terme concernant les prix découle en partie de ce qu’on appelle les « forces de composition ». Les ventes de propriétés chères dépassent celles des propriétés abordables, ce qui fait grimper les prix moyens des logements. Nous pensons que cette tendance persistera au cours des prochains mois. Soulignons qu’au Canada, les prix moyens des logements ont augmenté d’environ 2 % au premier semestre de 2024. En revanche, les prix de référence, qui ne tiennent pas compte de l’effet des forces de composition, ont reculé d’environ 2 %. 

Le graphique 10 présente les logements nouvellement achevés au Canada de 1950 à 2022 et le nombre annuel de nouveaux logements à construire pour atteindre les cibles du gouvernement fédéral dans le cadre du Plan du Canada sur le logement. Selon le plan du gouvernement fédéral, il faudrait construire 550 000 nouveaux logements par année de 2025 à 2031. En ce qui concerne le nombre de nouveaux logements construits au Canada, 219 000 logements ont été achevés en 2022, comparativement à 223 000 en 2021 et à un creux à court terme de 187 000 unités. La moyenne à long terme est d’environ 175 000 logements achevés, le maximum étant de 257 000 unités en 1974 et le minimum, de 73 000 en 1952.

Malheureusement, le marché en difficulté des copropriétés de Toronto jouera un rôle déterminant dans la dynamique globale. Dans l’état actuel des choses, le nombre d’inscriptions de copropriétés dans la région du Grand Toronto (RGT) est le plus élevé jamais enregistrée (graphique 13). La vague de projets de copropriétés achevés ces dernières années a été accompagnée de coûts d’emprunt élevés, ce qui pèse sur la capacité des acheteurs de conclure leur emprunt hypothécaire. En outre, une part croissante d’investisseurs se retrouve aux prises avec des flux de trésorerie négatifs, ce qui devrait accroître l’offre de propriétés inscrites. Les prix de référence des copropriétés dans la région du Grand Toronto ont diminué d’environ 2 % en moyenne entre le quatrième trimestre de 2023 et le deuxième trimestre de 2024, et d’autres baisses seront probablement nécessaires pour éliminer les stocks excédentaires. Cela dit, la résilience de l’économie, la demande accumulée, la forte croissance démographique et la baisse des taux d’intérêt devraient suffire à soutenir une croissance positive des prix dans l’ensemble du marché de l’habitation de la RGT. Le fait que les appartements ne représentent qu’environ 30 % des reventes contribuera aussi à la poursuite d’une croissance positive des prix dans la RGT au cours des prochains mois.

 

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