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La Coalition Avenir Québec formera un gouvernement majoritaire

Rishi Sondhi, économiste | 416-983-8806

date publiée: 2 octobre 2018

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La Coalition Avenir Québec formera un gouvernement majoritaire

  • Pour la première fois depuis près de 50 ans, le Québec sera gouverné par un parti autre que le Parti libéral du Québec ou le Parti Québécois. Lors des élections d’hier , la Coalition Avenir Québec (CAQ), parti de centre droit, a obtenu un mandat nettement majoritaire, surprenant les firmes de sondage qui anticipaient une lutte plus serrée. La CAQ prend les rênes de la province au moment où l’économie québécoise est en plein essor et, en partie grâce aux efforts du gouvernement précédent, le ratio de la dette au PIB diminue, ce qui jouera en sa faveur.

Principales mesures proposées par la CAQ

Ménages

  • Abaisser l’impôt foncier des ménages en uniformisant  les taxes scolaires au niveau le plus bas partout au Québec. De plus, une bonification de l’allocation famille  (un versement mensuel non imposable aux familles ayant des enfants de moins de 18 ans) est prévue. Le coût combiné des deux programmes devrait atteindre 1,5 milliard de dollars d’ici 2022-2023.
  • Offrir la prématernelle 4 ans gratuite  au coût de 249 millions de dollars d’ici 2022-2023.

Entreprises

  • En collaboration avec les universités, faire de la vallée du Saint-Laurent un carrefour d’innovation et d’entrepreneuriat pour soutenir les technologies et l’intelligence artificielle.
  • Donner un nouveau mandat à Investissement Québec , organisme chargé de stimuler l’investissement dans la province.

Santé

  • Accroître les dépenses en santé de 4,1 % durant les trois premières années du mandat (à compter de 2019-2020), puis de 4,2 % la quatrième année. En comparaison, le gouvernement précédent s’était engagé à augmenter les dépenses en santé et services sociaux de 3,3 % par an en moyenne au cours des deux prochains exercices.

Immigration:

  • La CAQ s’engage à réduire le seuil d’immigration annuel, qui passerait d’environ 50 000 à 40 000 immigrants. Pour atteindre cet objectif, il faudra probablement réduire le nombre d’immigrants pour motifs économiques admis (par rapport à ceux qui immigrent en vertu des programmes fédéraux de réunification des familles et de parrainage de réfugiés). Le parti compte faire évaluer les compétences en français des nouveaux arrivants et leur connaissance des valeurs inscrites dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. 

La CAQ table sur une augmentation moyenne des revenus de 3,0 % et une progression moyenne des dépenses de 2,5 % pour les quatre prochains exercices. Le parti s’engage aussi à réaliser des économies en réduisant le gaspillage et la bureaucratie. Par conséquent, de légers surplus sont prévus pour l’horizon budgétaire. Fait important, l’objectif de ramener le ratio de la dette brute au PIB du Québec à 45 % (par rapport à 49,6 % à l’exercice précédent) est maintenu, mais serait atteint trois années plus tard que prévu par le gouvernement précédent. Soulignons aussi que la CAQ s’est engagée à faire passer la croissance économique à 2 % en 2021 et en 2022 (par rapport à 1,3 % avant l’élection) en augmentant les investissements, en révisant l’imposition des entreprises et en réduisant les frais de gestion de l’administration publique.

Le parti prévoit aussi de maintenir les versements au Fonds des générations (voué au remboursement de la dette du Québec) tout en s’engageant à consacrer 10 milliards de dollars au remboursement de la dette d’ici le 31 mars 2019. Par ailleurs, la réserve de stabilisation devrait atteindre 8,4 milliards de dollars d’ici 2022-2023, procurant un petit coussin en cas de repli économique.

Principales conséquences

  • Comme ses prédécesseurs, la CAQ prévoit de dégager des surplus, rembourser la dette et continuer de faire baisser le ratio de la dette au PIB. Même si l’engagement électoral de la CAQ à l’égard du remboursement de la dette est légèrement moins ambitieux que celui du gouvernement précédent, il devrait néanmoins affermir la confiance des entreprises et des investisseurs. La confiance des investisseurs devrait aussi être soutenue par l’obtention d’un mandat nettement majoritaire, qui réduit l’incertitude relative aux politiques. Les obligations du Québec ont ainsi surclassé celles des autres provinces en réaction aux résultats de l’élection.
  • Les allégements fiscaux consentis aux ménages devraient stimuler les dépenses de consommation. Les mesures visant à soutenir l’entrepreneuriat et l’investissement pourraient aussi appuyer la croissance. Néanmoins, à moins d’un changement de trajectoire par rapport à la plateforme électorale, la portée des nouvelles mesures n’aura pas d’effet important sur nos prévisions de croissance économique à court terme pour le Québec (soit environ 2 % par année de 2018 à 2020).
  • L’engagement de la CAQ à réduire les seuils d’immigration arrive au moment où le taux de chômage du Québec frôle un creux historique. Compte tenu du vieillissement de la population, les pays développés compteront de plus en plus sur l’immigration pour combler leurs besoins en main-d’œuvre. Soulignons que, dans les cinq années suivant leur arrivée, les immigrants qui s’installent au Québec ont un taux d’emploi plus faible que celui de l’ensemble des immigrants qui s’établissent au Canada, mais pour les immigrants établis dans la province depuis plus de cinq ans, cet écart est essentiellement éliminé.

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