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Perspectives économiques provinciales

Les économies des Prairies et de l’Atlantique résistent mieux au choc des tarifs dounaiers

date publiée: 18 juin 2025

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    Prévisions de croissance du PIB réel provincial (mars 2025)
    NL: 2,1%
    PEI: 1,7%
    NS: 1,2%
    NB: 0,6%
    QC: 0,4%
    ON: 0,6%
    MB: 1,0%
    SK: 1,4%
    AB: 1,8%
    BC: 1,5%
  • Dans le contexte d’une révision à la baisse du profil de croissance à l’échelle nationale en 2025, nous continuons d’affirmer que les régions de l’Atlantique et des Prairies afficheront des rendements supérieurs cette année. Nous nous attendons aussi à ce que l’économie de la Colombie-Britannique fasse preuve de résilience. En revanche, l’Ontario et le Québec devraient connaître une croissance beaucoup plus faible en raison de leur concentration relativement élevée dans le secteur manufacturier.
  • Les économies provinciales de tout le pays ont profité de la forte hausse des exportations au premier trimestre alors que les exportateurs ont tenté d’anticiper les droits de douane, mais la situation commerciale à court terme est effectivement difficile.  L’Ontario et le Québec seront touchés de façon disproportionnée par les droits de douane américains sur les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de l’automobile. Nous nous attendons également à ce que les États-Unis appliquent des droits de douane supplémentaires sur le cuivre, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et le bois d’œuvre. En supposant un assouplissement progressif des taux tarifaires américains d’ici la fin de l’année, nous nous attendons à une modeste reprise du centre industriel du pays en 2026. 
  • Les économies tributaires des produits de base résistent mieux cette année, mais les perspectives de croissance ont tout de même été revues à la baisse par rapport à celles du mois de mars. Les plans de production accélérée de l’OPEP+ et la faiblesse de la demande mondiale, conjugués à la vigueur inattendue du dollar canadien, nous ont conduits à réduire nos prévisions concernant les prix du pétrole. La récente escalade des tensions au Moyen-Orient constitue un risque à la hausse pour les prix au second semestre 2025.
  • Le marché de l’emploi canadien continue de ralentir. L’Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique et le Manitoba ont absorbé la plus grande partie du choc depuis le début de l’année, car les taux de chômage y ont augmenté plus rapidement qu’ailleurs. Les taux de chômage dans les provinces de l’Atlantique se sont généralement stabilisés, la croissance de l’emploi et celle de la population active s’étant repliées en même temps. Le marché de l’emploi de la Saskatchewan se distingue clairement à l’échelle provinciale en raison de son dynamisme relatif. 
  • La période de publication des budgets provinciaux de cette année s’étant terminée, quelques thèmes se sont dégagés. Les recettes provinciales et l’équilibre budgétaire global seraient durement touchés cette année à cause des tensions commerciales avec les États-Unis, et chaque province a mis en place des mesures pour protéger son économie à court terme. Les plans de dépenses en immobilisations ont également été revus à la hausse. Cela pourrait stimuler la croissance économique, mais aussi augmenter le fardeau de la dette, qui est déjà élevé.  
  • Comme certains signaux laissent entrevoir un retour de la demande accumulée, nous nous attendons à une croissance positive des ventes de propriétés résidentielles au deuxième semestre de l’année prochaine partout au Canada. Néanmoins, la faiblesse de l’économie et l’incertitude qui en découle devraient limiter les ventes. À l’échelle nationale, la croissance à court terme des prix des logements sera limitée par le déséquilibre entre l’offre et la demande en Colombie-Britannique et en Ontario, bien que des hausses de prix plus fortes soient prévues dans d’autres régions, où les conditions sont bien plus serrées.

Prévisions Économiques : Québec

[ Taux de variation moyen annuel, sauf indication contraire ]

Sources : Statistique Canada, SCHL, ACI, prévisions des Services économiques TD.
Indicateurs économiques 2024 2025F 2026F
PIB réel 1.4 0.4 0.8
PIB nominal 5.4 2.9 3.4
Emplois 0.9 1.2 0.1
Taux de chômage (%) 5.4 6.1 6.2
Mises en chantier (milliers d'unités) 48.8 58.8 48.8
Prix moyen de revente des maisons 4.5 6.9 4.6
Ventes de maisons existantes 18.8 7.7 2.3

Les prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Québec en 2025 ont été fortement revues à la baisse. Au début de 2025, la province n’a pas connu le même taux de croissance que le reste du Canada, la vigueur de la demande intérieure ayant été neutralisée par la faiblesse des exportations. De plus, la croissance au premier trimestre a probablement été inférieure à nos attentes en mars en raison de l’affaiblissement des dépenses de détail (graphique 1). 

Les secteurs du Québec axés sur le commerce international font face à un contexte difficile. L’application des droits de douane américains frappera sans doute le Québec assez fort, car le produit québécois le plus exporté vers les États-Unis, soit l’aluminium, est assujetti à un taux tarifaire élevé. En fait, nous estimons que l’incidence directe des droits de douane américains sur l’aluminium pourrait réduire de 0,3 point de pourcentage le PIB du Québec cette année. De plus, le principal partenaire commercial du Québec au pays, l’Ontario, éprouve également des difficultés cette année. Soulignons que la chute des exportations en avril a été relativement généralisée. D’autres secteurs tributaires des échanges commerciaux, comme le commerce de gros et le transport, sont aussi touchés. 

La croissance des dépenses des ménages sera probablement lente au Québec pour le reste de l’année, car le marché de l’emploi québécois ralentira en raison des difficultés économiques grandissantes. En effet, le taux d’emploi a reculé de 0,2 % par rapport à son sommet de janvier (une baisse plus prononcée que dans le reste du Canada), plombé par le secteur manufacturier (graphique 2). Toutefois, certains facteurs devraient atténuer l’ampleur du ralentissement. La croissance démographique ne ralentit pas autant au Québec que dans le reste du pays, la province étant moins touchée par le départ de résidents non permanents. De plus, les prix des logements continuent de croître vigoureusement au Québec, aidés par un équilibre serré entre l’offre et la demande, et soutiennent la croissance du patrimoine.  

Alors que ces facteurs neutralisent en partie les dépenses des ménages décevantes, d’autres secteurs devraient stimuler la croissance économique de façon plus généralisée. Par exemple, les activités de production liées aux services publics sont en hausse après une piètre performance en 2024. Le secteur de la construction résidentielle est également vigoureux, dopé par la construction de logements locatifs. 

Dans son dernier budget provincial, le gouvernement du Québec s’attend à augmenter ses dépenses en infrastructures d’environ 4 milliards de dollars par année afin de stimuler l’économie et de soutenir les activités de construction. Le gouvernement s’est également engagé à verser 1,6 milliard de dollars en soutien à la liquidité aux entreprises de ces secteurs et à prolonger les mesures d’amortissement accéléré dans le secteur manufacturier. Toutefois, à cause de la faiblesse économique prévue, la province prévoit un déficit pour l’exercice 2025/2026 qui atteindra le taux prohibitif de 2,2 % du PIB, tandis que la dette nette dépassera le seuil des 40 %

Le graphique 1 présente la croissance du PIB réel du Québec et du Canada, du deuxième trimestre de 2024 au premier trimestre de 2025. Au premier trimestre de 2025, le taux de croissance annualisé du Québec est estimé à 1 %, contre 1,4 % au quatrième trimestre de 2024 et un taux moyen de 2,3 % au cours des deux trimestres précédents. Au premier trimestre de 2025, le taux de croissance annualisé du Canada s’est établi à 2,2 %, comparable à celui du quatrième trimestre de 2024, mais inférieur au taux moyen de 2,5 % au cours des deux trimestres précédents. Le graphique 2 présente la moyenne mobile sur trois mois de la variation nette de l’embauche dans le secteur manufacturier au Québec, d’octobre 2024 à mai 2025. En mai 2025, cette mesure s’établissait à -5 000 personnes, en baisse par rapport au taux moyen de -800 personnes au cours des quatre mois précédents. Pour les trois derniers mois de 2024, cette mesure s’est établie en moyenne à 1 500 personnes.

     

Tableau

Prévisions Économiques Provinciales

Sources : Association canadienne de l'immeuble, SCHL, Statistique Canada, Services économiques TD. Prévisions des Services économiques TD, juin 2025.
Les Provinces PIB réel
(variation, %)
PIB nominal
(variation, %)
Emplois
(variation, %)
Taux de chômage
 (moyenne, %)
Mises en chantier
(milliers d'unités)
Prix de revente des maisons (variation, %)
2024 2025F 2026F 2024 2025F 2026F 2024 2025F 2026F 2024 2025F 2026F 2024 2025F 2026F 2024 2025F 2026F
National 1.6 0.9 1.1 4.7 3.2 3.3 1.9 1.0 0.4 6.4 7.0 6.8 245.1 248.5 221.9 1.7 -2.6 5.2
Terre-Neuve-et-Labrador 2.4 2.1 1.2 4.5 3.8 3.5 2.7 0.3 0.1 10.1 10.5 11.1 1.7 1.5 1.4 8.7 7.4 3.4
Île-du-Prince-Édouard 3.6 1.7 1.3 6.3 4.3 3.6 3.6 0.5 -0.1 7.9 7.9 8.2 1.2 1.5 1.2 2.4 5.2 4.4
Nouvelle-Écosse 2.7 1.2 1.4 5.3 4.1 3.6 3.1 0.4 0.0 6.5 6.8 7.0 7.4 8.6 6.2 6.6 3.3 3.8
Nouveau-Brunswick 1.8 0.7 0.8 4.0 2.8 2.9 2.8 0.9 0.0 7.1 7.1 7.5 6.2 5.3 3.7 10.4 5.7 4.5
Québec 1.4 0.4 0.8 5.4 2.9 3.4 0.9 1.2 0.1 5.4 6.1 6.2 48.8 58.8 48.8 4.5 6.9 4.6
Ontario 1.4 0.6 0.9 4.7 2.8 3.2 1.7 0.7 0.4 7.0 7.9 7.5 74.5 62.6 64.7 -0.3 -4.4 2.9
Manitoba 1.1 1.0 1.2 3.8 2.7 3.2 2.6 0.9 0.5 5.5 6.0 5.7 7.2 6.9 6.2 6.2 7.1 5.3
Saskatchewan 3.4 1.4 1.2 5.5 4.1 2.9 2.6 1.7 0.2 5.5 5.0 5.2 4.3 6.0 4.8 6.4 7.6 5.2
Alberta 2.7 1.8 1.5 5.4 3.5 3.6 2.9 1.8 0.7 7.1 7.2 6.7 47.8 57.5 42.7 10.0 4.0 4.8
Colombie-Britannique 1.2 1.5 1.3 3.7 4.1 3.6 2.4 1.3 0.6 5.6 6.4 6.1 45.8 39.9 42.3 1.7 -4.4 2.5
 
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