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Perspectives économiques provinciales

Le nouveau « mot en R »… la résilience

date publiée: 16 décembre 2025

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Prévisions de croissance du PIB réel provincial (décembre 2025)
NL: 4,1%
PE: 2,2%
NS: 1,6%
NB: 1,6%
QC: 1,3%
ON: 1,5%
MB: 1,5%
SK: 2,6%
AB: 2,5%
BC: 1,8%
  • Par rapport à notre projection de septembre, nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance pour 2025 dans la plupart des régions, en partie à la lumière des données révisées qui ont montré que les économies ont amorcé l’année avec une croissance plus forte que prévu. Selon nous, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador demeurent des chefs de file de la croissance cette année, soutenus par les secteurs de production de biens. Par ailleurs, le Québec, le Manitoba et l’Ontario sont probablement les provinces les moins performantes, pénalisées par la guerre commerciale. 
  • En 2026, nous prévoyons que les provinces productrices de produits de base continueront de faire mieux que les autres, mais leur marge de rendement supérieur devrait diminuer en raison de la légère baisse des prix de ces produits, principalement du pétrole brut. En outre, comme la guerre commerciale s’est révélée moins nuisible que ce que l’on craignait au départ, les provinces plus axées sur le commerce avec les États-Unis, comme l’Ontario, le Manitoba, le Québec et le Nouveau-Brunswick, ont vu leurs prévisions de croissance pour 2026 être révisées à la hausse.
  • Les exportations provinciales se sont légèrement améliorées depuis le sommet du choc commercial du deuxième trimestre de 2025, mais l’accès limité aux données sur le commerce a assombri les tendances récentes à la reprise. Nous supposons que les taux tarifaires actuels ainsi que les exemptions prévues dans l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) demeurent en place sur l’horizon prévisionnel.  Les résultats de la renégociation de l’ACEUM représentent un risque pour les perspectives. 
  • Dans la plupart des provinces, les marchés de l’emploi ont affiché une performance plus résiliente que ce que nous avions prévu en septembre.  Les baisses surprises des taux de chômage ont été plus prononcées en Ontario, en Alberta, au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard.  Bien que les marchés de l’emploi pourraient se replier de nouveau au cours des prochains mois, nous nous attendons à ce que les taux de chômage atteignent un sommet d’ici le premier trimestre de 2026, avant de diminuer par la suite.   
  • Des variations régionales importantes existeront à mesure que le marché de l’habitation canadien poursuivra son amélioration graduelle l’an prochain. La croissance des prix devrait accuser un retard important en Ontario et, dans une moindre mesure, en Colombie-Britannique, en raison de la souplesse des conditions relatives à l’offre et à la demande. En revanche, le Québec et les Prairies devraient enregistrer des hausses de prix plus importantes, soutenues par les conditions serrées sur le marché ainsi qu’une abordabilité convenable (dans les Prairies).  
  • La croissance démographique devrait continuer de ralentir fortement dans toutes les provinces en raison des récents changements apportés à la politique fédérale en matière d’immigration.  Ces changements freinent la croissance de la population active, limitent la hausse des taux de chômage dans les provinces et exercent des pressions à la baisse sur les loyers et, dans une moindre mesure, sur les dépenses de consommation.  Les provinces les plus exposées à ces effets comprennent l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec en raison de leur part plus élevée de résidents non permanents.

Prévisions Économiques : Québec

[ Taux de variation moyen annuel, sauf indication contraire ]

Sources : Statistique Canada, SCHL, ACI, prévisions des Services économiques TD.
Indicateurs économiques 2025P 2026P 2027P
PIB réel 1.3 1.1 1.6
PIB nominal 4.3 3.4 3.6
Emplois 1.7 -0.2 0.2
Taux de chômage (%) 5.6 5.7 5.5
Mises en chantier (milliers d'unités) 60.1 57.2 51.9
Prix moyen de revente des maisons 8.3 6.9 4.4
Ventes de maisons existantes 8.8 4.1 1.0
 

Les récentes révisions montrent que le Canada a connu une meilleure croissance au début de l’année que prévu. Une partie de cette amélioration s’est probablement produite au Québec, ce qui appuie notre révision à la hausse de la prévision de croissance annuelle moyenne du produit intérieur brut (PIB) pour 2025. Toutefois, la province devrait encore afficher un rendement relativement faible cette année, en partie en raison d’une importante contraction annualisée du PIB de 2,4 % au deuxième trimestre. De plus, les données sectorielles sur le PIB indiquent un rebond relativement modeste au troisième trimestre (graphique 1). 

Les secteurs exposés au marché américain ont été à l’origine de la faiblesse observée cette année, en particulier le secteur manufacturier du Québec. Notamment, les exportations d’aluminium vers les États-Unis (directement visées par les droits de douane américains) ont chuté de 12 % depuis le début de l’année. La grève de novembre dans le secteur du transport pèsera également sur le rendement à court terme.

Sur une note positive, les ventes du secteur manufacturier sont reparties à la hausse depuis mai, ce qui montre que le pire du choc commercial initial est maintenant derrière nous. De plus, le Québec a connu un certain succès dans ses expéditions vers des marchés hors États-Unis, avec une augmentation de 24 % des exportations vers l’Union européenne (UE) depuis le début de l’année.  Cela renforce notre confiance dans le fait que 2026 sera légèrement meilleure pour les fabricants de la province, en supposant qu’aucun risque majeur lié à la politique commerciale ne se matérialise au cours de la prochaine révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).    

Contrairement à la tendance observée dans les secteurs de l’économie tournés vers l’extérieur, les dépenses des ménages ont été solides depuis le début de l’année (graphique 2). Les embauches sont restées résilientes. Les ménages de la province puisent également dans leur épargne pour financer leurs dépenses de consommation, le taux d’épargne des ménages ayant reculé de 1,5 point de pourcentage sur 12 mois pour s’établir à 7,9 % au deuxième trimestre de 2025, un niveau toujours élevé. À l’avenir, les perspectives d’un ralentissement de la croissance aussi bien de l’emploi que de la population devraient freiner quelque peu la consommation l’an prochain, ce qui limitera le rythme d’amélioration du PIB global. À l’inverse, les ménages bénéficieront d’un soutien modeste grâce à certaines mesures prévues dans la dernière mise à jour budgétaire, notamment la réduction des taux de cotisation au Régime de rentes du Québec (RRQ) et l’indexation à l’inflation de l’impôt sur le revenu des particuliers et des prestations d’aide sociale. 

La vigueur de l’activité dans le secteur de l’habitation est un autre facteur qui a favorisé la consommation. Les ventes de propriétés se situent bien au-dessus de leurs normes à long terme sur une base par habitant, portées par la vigueur du marché de l’emploi, tandis que la croissance des prix des propriétés demeure solide. Nous prévoyons que le Québec continuera de connaître une croissance des prix marquée l’an prochain, soutenue par un équilibre serré entre l’offre et la demande

Le graphique 1 présente la variation en pourcentage sur un mois du PIB par secteur au Québec, de janvier 2025 à août 2025. En août 2025, la croissance mensuelle du PIB s’est établie à 0,1 %, soit le même taux qu’en juillet, contre une moyenne de -0,2 % d’avril à juin. De janvier à mars, la croissance mensuelle du PIB s’est établie en moyenne à 0,1 %. Le graphique 2 présente la variation sur 12 mois en pourcentage des dépenses des ménages ajustées en fonction de l’inflation du premier trimestre de 2023 au troisième trimestre de 2025 au Québec. Au troisième trimestre de 2025, la croissance des dépenses est estimée à 3,3 %, soit une baisse par rapport à 3,8 % au deuxième trimestre de 2025 et à 3,4 % au premier trimestre de 2025. En 2024, la croissance des dépenses s’est établie en moyenne à 3,2 %. En 2023, elle s’établissait en moyenne à 1,8 %.

     

Tableau

Prévisions Économiques Provinciales

Sources : Association canadienne de l'immeuble, SCHL, Statistique Canada, Services économiques TD. Prévisions des Services économiques TD, décembre 2025.
Les Provinces PIB réel
(variation, %)
PIB nominal
(variation, %)
Emplois
(variation, %)
Taux de chômage
 (moyenne, %)
Mises en chantier
(milliers d'unités)
Prix de revente des maisons (variation, %)
2025P 2026P 2027P 2025P 2026P 2027P 2025P 2026P 2027P 2025P 2026P 2027P 2025P 2026P 2027P 2025P 2026P 2027P
National 1.7 1.3 1.7 4.2 3.6 3.8 1.4 0.4 0.5 6.8 6.7 6.4 256.5 242.5 228.8 -0.8 4.1 4.4
Terre-Neuve-et-Labrador 4.1 1.8 0.9 5.9 4.0 3.1 -0.2 -0.6 -0.1 10.3 10.9 11.1 1.5 1.4 1.5 7.8 3.7 3.0
Île-du-Prince-Édouard 2.2 1.5 1.6 4.3 3.9 3.6 0.8 0.4 0.6 8.1 8.1 8.0 1.7 1.5 1.3 2.9 5.1 3.5
Nouvelle-Écosse 1.6 1.6 1.2 4.1 4.0 3.2 0.5 -0.2 0.4 6.6 6.9 6.8 9.9 8.3 6.6 4.5 4.5 3.6
Nouveau-Brunswick 1.6 1.3 1.1 3.9 3.5 3.1 1.2 0.4 0.4 7.2 7.6 7.4 7.1 6.9 4.5 5.9 4.9 4.2
Québec 1.3 1.1 1.6 4.3 3.4 3.6 1.7 -0.2 0.2 5.6 5.7 5.5 60.1 57.2 51.9 8.3 6.9 4.4
Ontario 1.5 1.0 1.8 4.0 3.4 3.8 1.0 0.1 0.5 7.6 7.5 7.0 62.1 60.7 64.1 -3.2 0.6 3.2
Manitoba 1.5 1.3 1.9 4.0 3.5 4.1 1.7 1.2 0.7 5.8 5.5 5.2 7.8 7.3 6.3 5.9 6.3 4.3
Saskatchewan 2.6 1.7 1.7 5.0 3.4 3.8 2.6 1.4 0.5 5.0 5.1 5.1 6.8 5.6 5.0 8.3 5.2 5.1
Alberta 2.5 1.9 2.1 4.3 3.8 4.0 2.8 1.8 0.8 7.3 6.9 6.3 56.8 52.2 43.0 3.7 4.4 4.3
Colombie-Britannique 1.8 1.5 1.7 4.3 4.0 3.8 1.2 0.4 0.7 6.2 6.1 5.6 42.7 41.4 44.7 -2.5 3.6 3.4
 
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