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L’explosion démographique du Canada : 

l’histoire des étudiants internationaux

Sri Thanabalasingam, économiste | 416-413-3117

Yasmine El Baba, analyste de recherche | 416-415-0881

date publiée: 11 juin 2019

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Faits saillants

  • La croissance de la population au Canada est sur une lancée depuis 2016, ayant atteint 1,4 % en 2018, soit le taux le plus élevé d’une génération et le plus élevé parmi les pays du G7. La solide croissance de la population des résidents non permanents, surtout les étudiants internationaux, est la raison principale expliquant cette hausse. 
  • Le Canada est depuis longtemps une destination populaire pour les étudiants internationaux, en raison de la grande qualité et de l’abordabilité relative des études postsecondaires au pays. Plus récemment, des changements apportés au système d’immigration du Canada et les places disponibles dans les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens ont porté le flux des étudiants internationaux à un autre niveau. 
  • En outre, les étudiants internationaux semblent de plus en plus nombreux à choisir de s’établir de façon permanente au Canada.
  • Dans la mesure où ces tendances se maintiennent, l’économie du Canada bénéficierait à long terme d’une main-d’œuvre plus importante, plus diversifiée et hautement qualifiée.
Chart 1: Non-permanent residents drive population growth in Canada

Le ralentissement de la croissance de la population est un phénomène courant observé dans de nombreuses économies avancées. Toutefois, au cours des dernières années, le Canada a divergé de la trajectoire de ses pairs, la croissance de sa population s’accélérant considérablement. En 2018, la croissance du nombre total d’habitants au pays a atteint 1,4 %, le taux le plus élevé en 28 ans. Il s’agissait aussi du taux le plus élevé parmi les pays du G-10, dont le taux de croissance moyen s’est établi à 0,5 % l’an dernier. 

Bien que l’explosion démographique au Canada ait fait les manchettes, le moteur principal de cette croissance est quant à lui moins connu. Il ne s’agit pas des immigrants économiques ou de ceux de la catégorie du regroupement familial, dont la contribution combinée à la croissance de la population est restée relativement stable à 0,6 point de pourcentage par année au cours de la dernière décennie (consultez la contribution des « autres migrants » dans le graphique 1). Le moteur principal de la récente hausse de la croissance de la population au Canada a plutôt été l’augmentation du nombre net de résidents non permanents, surtout des étudiants internationaux décidant de poursuivre leurs études au Canada.

Les facteurs clés ayant sans doute stimulé cet afflux de population au cours des dernières années sont les changements apportés au programme d’immigration du Canada, qui favorise les immigrants plus jeunes et plus qualifiés, et les efforts de recrutement déployés par les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens. Cependant, la hausse du nombre d’étudiants internationaux au Canada est une tendance qui dure depuis plus longtemps. Depuis un certain temps, le Canada est considéré comme une destination de choix pour les étudiants internationaux, en raison notamment de la combinaison favorable de la qualité et de l’abordabilité des études postsecondaires. 

Dans la mesure où ces récentes tendances se maintiennent, l’économie du Canada pourrait en récolter des avantages à long terme. Le fait qu’un plus grand nombre d’étudiants internationaux sont autorisés à rester au Canada en tant que résidents permanents pourrait atténuer les pressions exercées par le vieillissement de la population, résoudre les pénuries de main-d’œuvre, contrecarrer la baisse de productivité et accroître la diversité au pays. 

Les étudiants représentent la plus importante catégorie de résidents non permanents

Chart 2: Categories of non-permanent residents

Le graphique 1 montre que la catégorie des résidents non permanents ne contribue pas toujours à la croissance de la population. Dans la première moitié de la décennie, cette contribution était faible, s’établissant à 0,1-0,3 point de pourcentage par année, puis est devenue négative en 2015, soit une période où les prix du pétrole étaient faibles. Ces replis sont maintenant chose du passé, la contribution ayant augmenté de 0,5 point de pourcentage en 2018.  

Pour mieux comprendre les facteurs déterminants de cette récente tendance, il s’avère utile d’identifier les personnes qui font partie de la catégorie des résidents non permanents. Un résident non permanent est une personne non canadienne qui est légalement autorisée à entrer au Canada et à y résider de façon temporaire. Statistique Canada classe les résidents non permanents dans trois catégories : les travailleurs temporaires, les réfugiés et les étudiants internationaux (graphique 2).

Premièrement, les travailleurs temporaires sont ceux qui ont été autorisés à travailler au Canada dans le cadre de deux importants programmes : le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ou le Programme de mobilité internationale (PMI). Les demandeurs peuvent également obtenir un permis de travail pour d’autres motifs, notamment d’ordre humanitaire. 

Le PTET vise à combler le fossé sur le marché du travail créé par le manque de Canadiens disponibles pour assumer les responsabilités d’un emploi. Pour établir ce besoin, un employeur doit faire l’objet d’une étude d’impact sur le marché du travail (EIMT). Par ailleurs, les demandeurs dans le cadre du PMI ne sont pas tenus de subir une EIMT, car ce programme vise à atteindre les objectifs économiques et culturels plus vastes du Canada. Par exemple, le PMI est utilisé dans le cadre d’importants accords commerciaux, comme l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), et d’ententes d’échange réciproque du Canada. En outre, il accorde des permis de travail aux diplômés internationaux admissibles, permettant à ces derniers d’acquérir une expérience de travail canadienne et de combler les besoins du marché du travail.

Chart 3: International students are behind the increase in non-permanent residents since 2016

Le graphique 3 montre l’évolution des flux nets de travailleurs étrangers temporaires par rapport à ceux d’autres résidents non permanents au cours de la dernière décennie. (En raison du manque de données, nous avons utilisé les données de l’IRCC pour établir les tendances des diverses composantes.) La catégorie des travailleurs étrangers temporaires est en baisse depuis le sommet qu’elle a atteint en 2013. Ce repli s’explique par les abus du programme, qui ont incité le gouvernement fédéral à resserrer les critères d’admissibilité.

Ensuite, les réfugiés sont ceux qui font une demande de protection à leur arrivée au Canada ou par la suite. Historiquement, il s’agit de la plus petite catégorie de résidents non permanents. 

Enfin, la dernière et plus importante catégorie est celle des étudiants internationaux. Ces personnes sont autorisées à étudier au Canada dans le programme de leur choix. 

Le Canada est une destination de choix pour les étudiants internationaux

Chart 4: International students education programs registration

La hausse du nombre d’étudiants internationaux et l’importance de celle-ci pour la population globale ne sont pas des nouveautés. Le Canada est depuis longtemps un pays attrayant pour les étudiants étrangers du monde entier. Le grand choix d’établissements d’enseignement postsecondaire de grande qualité dans un pays diversifié, stable sur le plan politique et sécuritaire exerce une attraction magnétique. 

Toutefois, ce sont surtout les aspects économiques qui ont stimulé l’intérêt des étudiants étrangers. Les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens offrent des frais de scolarité concurrentiels par rapport aux autres destinations des étudiants internationaux, comme les États-Unis et le Royaume-Uni (tableau 1). En outre, la faiblesse du dollar canadien a contribué à réduire les frais de scolarité relatifs, ainsi que le coût de la vie global pour les étudiants internationaux.1

Le graphique 4 montre les domaines d’études les plus populaires auprès des étudiants internationaux. Ces derniers ont l’habitude de privilégier les grandes villes où se situent certaines des universités les plus importantes et les plus reconnues du Canada. En 2017, Toronto, Montréal et Vancouver ont collectivement accueilli plus de la moitié des étudiants internationaux du Canada.

Tableau 1 : Le Canada offre des avantages concurrentiels

  Canada États-Unis Royaume-Uni
Frais pour un diplôme de premier cycle (en $ US/année) 20 600 25 620 14 130 - 53 700
Frais pour un diplôme de cycles supérieurs (en $ US/année) 12 500 20 000-35 000 15 545 - 45 200
Visa aux diplômés (durée) ≤ 3 ans 60 jours 4 mois 
Montant minimum nécessaire (en $ US/année) 7 570 - 17 200
Remarque : Les programmes offerts aux É.-U. et au Canada sont plus longs que ceux offerts au R.-U. Les frais de scolarité sont ceux de 2017-2018. Sources : Statistique Canada, TopUniversities, Services économiques TD.

Le flux des étudiants a atteint un nouveau sommet depuis 2016 

La tendance des étudiants venant au Canada détenant un permis d’études a clairement augmenté au cours de la dernière décennie, mais le flux annuel net des trois dernières années est passé d’environ 250 000 à 350 000 personnes. Selon nous, cette récente poussée est attribuable à une combinaison de facteurs, tant sur le plan de l’offre que de la demande, en particulier en raison des politiques d’immigration fédérales qui ont amélioré les perspectives d’emploi des étudiants venant au Canada.

Entrée express 

Le système d’Entrée express a été adopté par le gouvernement fédéral en 2015 afin d’améliorer l’efficacité et les résultats du programme d’immigration du Canada, en plus d’assouplir la gestion des demandes et des sélections. Dans le cadre de ce système, les demandeurs qui répondent aux critères minimums du Programme des travailleurs qualifiés, du Programme des travailleurs de métiers spécialisés ou de la catégorie de l’expérience canadienne sont réunis dans un bassin, se voient accorder des points selon les renseignements de leur profil et sont classés par le Système de classement global. Des points de capital humain sont accordés pour l’âge, le niveau de scolarité, la maîtrise de la langue officielle et l’expérience de travail canadienne. D’autres points sont accordés pour des études postsecondaires au Canada, les aptitudes en français, un emploi réservé, un membre de la famille au Canada ou une désignation provinciale. Les désignations provinciales sont accordées dans le cadre des Programmes des candidats des provinces conçus pour répondre aux besoins des marchés de l’emploi et des économies des régions. Les provinces ont recours à ces programmes conjointement avec le système d’Entrée express pour accroître le nombre de résidents permanents dans leurs régions respectives.

Dans l’ensemble, le système d’Entrée express facilite le processus d’immigration pour les étudiants internationaux, puisqu’il accorde des points additionnels pour un diplôme d’études postsecondaires canadien. Il permet aussi aux immigrants plus jeunes et plus qualifiés d’accélérer leur processus d’immigration au Canada et d’obtenir leur résidence permanente en six mois ou moins, un facteur sans doute attrayant pour bon nombre d’étudiants internationaux.

Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale

En novembre 2014, le gouvernement fédéral a présenté un plan stratégique visant à promouvoir l’économie du savoir du Canada et attirer 450 000 étudiants internationaux au pays d’ici 2022. 

La stratégie semble porter ses fruits, le gouvernement ayant réussi à dépasser sa cible bien plus tôt que prévu. 

Hausse des cibles d’immigration du gouvernement fédéral

En plus du système d’Entrée express et de la stratégie en matière d’éducation internationale, le Canada a aussi mis en œuvre, en 2018, un plan d’immigration ambitieux échelonné sur plusieurs années, lequel peut aussi avoir contribué à la hausse du nombre d’étudiants internationaux au Canada. Le plan établit des cibles ambitieuses visant à faire augmenter le nombre de résidents permanents acceptés au Canada, la majorité des places étant accordées aux demandeurs de la catégorie de l’immigration économique (tableau 2), soit la catégorie comprenant les étudiants internationaux. Les données préliminaires indiquent que le plan fonctionne déjà à plein régime, le nombre de résidents permanents acceptés dans le cadre de programmes économiques ayant bondi en 2018. En réaction à cette augmentation, le gouvernement a revu à la hausse ses cibles futures comprises dans les perspectives d’immigration pour 2018-2019. 

Tableau 2 : Cibles du gouvernement fédéral pour les résidents permanents dans le cadre de programmes économiques

  2017 2018 2019 2020 2021
Réel 159 262 186 355      
Cible 164 - 183 K        
Perspectives pour 2017-2018    169 - 188 K   175 - 201 K  181 - 202 K  
Perspectives pour 2018-2019      174 - 209 K   181 - 206 K  189 - 212 K
Sources : Avis – Renseignements supplémentaires pour 2014-2017 de l’IRCC, Rapport annuel au Parlement, 2018 de l’IRCC, Services économiques TD.

Ce changement aux politiques d’immigration fédérales vient s’ajouter aux autres avantages comparatifs déjà offerts. Historiquement, les étudiants internationaux au Canada se sont vu offrir un permis de travail d’une durée d’au plus trois ans par suite de l’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires.2 Les États-Unis donnent aux diplômés internationaux 60 jours pour se trouver un emploi et un permis de travail d’un an parrainé par l’employeur par la suite. Par ailleurs, le Royaume-Uni donne aux diplômés un délai de quatre mois pour se trouver un emploi et un permis de travail de deux ans par la suite, aussi parrainé par l’employeur.3 Le Canada accorde aux diplômés de plus longs permis de travail, peu importe le statut d’emploi, laissant ainsi assez de temps aux étudiants internationaux pour se trouver un emploi dans leur domaine. En obtenant une expérience de travail canadienne, les étudiants internationaux deviennent admissibles à la résidence permanente. 

Les établissements d’enseignement postsecondaire accélèrent le recrutement

Chart 5: International students helping ease demographic impact on university enrolment Chart 6: The 18-24 year old population declined in recent years

En raison d’une baisse des taux d’inscription et d’un ralentissement de la croissance de leurs revenus, de nombreux établissements d’enseignement postsecondaire partout au Canada ont redoublé d’efforts pour recruter plus d’étudiants internationaux au cours des dernières années. 

Par suite d’une hausse importante en 2009 (attribuable au fait que Statistique Canada a augmenté le nombre de programmes couverts dans les données d’inscription), les taux d’inscription des universités ont nettement baissé, en raison surtout de la diminution des inscriptions des étudiants canadiens (graphique 5). Cette diminution était imputable au repli démographique touchant la population des 18-24 ans au Canada, soit ceux qui fréquentent habituellement les établissements d’enseignement postsecondaire (graphique 6). Dans ce contexte, les étudiants internationaux ne semblent pas avoir contribué au déplacement des étudiants canadiens, mais semblent plutôt avoir comblé le fossé créé par ces derniers. 

Chart 7: Revenue growth for universities and colleges has steadily declined Chart 8: International tuition is higher than domestic tuition, and has grown faster

Les étudiants internationaux font non seulement augmenter les taux d’inscription, mais annulent aussi en partie le repli de la croissance des revenus des universités et des collèges. Les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens sont confrontés à un ralentissement de la croissance de leurs revenus depuis plus de dix ans (graphique 7), et les frais de scolarité des étudiants internationaux, qui sont nettement plus élevés que ceux des étudiants canadiens et ont augmenté plus rapidement que ceux-ci, offrent un certain répit (graphique 8). En 2018, les frais de scolarité moyens des étudiants internationaux de premier cycle s’établissaient à 27 159 $ par année, ce qui est presque quatre fois plus que les frais des étudiants canadiens. 

Faisant face à des défis communs, les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens ont travaillé de concert afin de promouvoir l’éducation canadienne sur la scène internationale. Ils ont organisé des visites destinées aux étudiants de premier cycle d’Amérique latine, d’Inde et du Moyen-Orient, et produit du matériel promotionnel pour les étudiants internationaux.4 Ils ont également prévu du financement pour les étudiants internationaux de premier cycle et nombre de ces établissements ont établi des antennes dans des pays du monde entier. 

Le Canada tire parti des étudiants internationaux

Chart 9: More international students are becoming permanent residents

Les étudiants internationaux profitent du fait d’étudier au Canada, mais le Canada tire aussi parti de la présence des étudiants internationaux. 

Premièrement, les étudiants internationaux contribuent à l’économie nationale. Une récente étude commandée par Affaires mondiales Canada a révélé que les étudiants internationaux avaient contribué à hauteur d’environ 21,5 milliards de dollars à l’économie canadienne en 2018. 

Deuxièmement, le passage de résidents non permanents à résidents permanents de plus en plus d’étudiants internationaux favorise la prospérité à long terme de l’économie canadienne. Plus précisément, ces derniers contribuent à atténuer les pressions démographiques, génèrent un gain potentiel de productivité et promeuvent la diversité au Canada. En effet, selon des données récentes, le nombre d’étudiants détenant un permis d’études a augmenté, mais les taux de rétention après l’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires et l’expiration d’un permis de travail temporaire ont aussi augmenté (graphique 9). En 2018, un sondage mené par le Bureau canadien de l’éducation internationale a révélé qu’environ 60 % des répondants avaient indiqué avoir l’intention de demander le statut de résident permanent au Canada, une hausse par rapport à 51 % en 2015. 

Les étudiants internationaux contribuent à atténuer les pressions démographiques

À mesure que la population du Canada vieillira, il y aura plus de retraités, ce qui entraînera des pénuries de main-d’œuvre, surtout dans les secteurs de l’économie où les travailleurs sont plus qualifiés. Le pays aura besoin de migrants plus jeunes et qualifiés pour atténuer les pressions démographiques exercées sur les marchés de l’emploi. Les étudiants internationaux sont les mieux placés pour combler ce fossé, puisqu’ils poursuivent leurs études au Canada, ce qui facilite la transition vers le marché canadien de l’emploi. 

On pourrait assister à un regain de la productivité

Les étudiants internationaux pourraient faire augmenter la productivité, qui est en baisse. Ils ont un niveau de scolarité supérieur, lequel suppose une plus grande productivité. De plus, ce sont des immigrants, et les immigrants stimulent l’innovation au Canada.5

Le nombre plus élevé d’étudiants internationaux accroît la diversité

Les étudiants internationaux viennent de partout dans le monde, principalement de la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, la France et le Vietnam. Cela a pour effet d’accroître la diversité de la société canadienne, facteur qui s’est avéré avoir un effet positif sur le PIB. Une plus grande diversité culturelle est synonyme de nouvelles compétences et idées pour un pays, ce qui favorise l’innovation technologique qui, à son tour, stimule l’activité économique.6

Le Canada peut-il maintenir la vigueur du flux d’étudiants étrangers?

On ignore si la récente vigueur du flux d’étudiants étrangers peut se maintenir. Cela repose en grande partie sur l’évolution des économies et des politiques gouvernementales. À court terme, il semble y avoir peu de facteurs pouvant entraver cette vigueur. Toutefois, à moyen et long terme, les gouvernements et les politiques peuvent changer. 

Au Canada, les cibles d’immigration du gouvernement fédéral constituent un risque de baisse plus important. Bien que les nouveaux programmes d’immigration aient permis aux étudiants internationaux d’accéder plus facilement au statut de résident permanent, les cibles d’immigration actuelles relativement aux résidents permanents ne sont peut-être pas assez élevées pour tenir compte du nombre prévu d’étudiants internationaux au cours des prochaines années. Cependant, les cibles ne sont pas contraignantes, et le gouvernement fédéral les a déjà revues à la hausse et pourrait le refaire. 

On ne sait pas non plus à quel point les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens ont la capacité d’accueillir plus d’étudiants internationaux, surtout si le financement est réduit dans certaines provinces. 

En conclusion

Depuis 2016, la croissance de la population canadienne a connu une reprise, atteignant le taux de croissance le plus élevé depuis le début des années 1990. Les principaux moteurs de cette croissance ont été le flux d’étudiants internationaux ayant décidé d’étudier au Canada pour diverses raisons, notamment les changements apportés aux programmes d’immigration et les efforts de recrutement de la part des établissements d’enseignement postsecondaire.

La popularité du Canada auprès des étudiants internationaux n’est toutefois pas quelque chose de nouveau. Le Canada leur offre une éducation de première qualité, des logements abordables et d’autres avantages, comme de plus longs permis de travail après l’obtention de leur diplôme. Il est difficile de savoir si la vigueur impressionnante du flux d’étudiants internationaux se maintiendra à moyen terme. Dans la mesure où le Canada continue d’attirer des étudiants brillants et diversifiés, l’économie devrait en profiter à long terme.

Notes

  1. Rapport « Étudiants internationaux au Canada » du Bureau canadien de l’éducation internationale. https://cbie.ca/wp-content/uploads/2018/09/International-Students-in-Canada-FR.pdf 
  2. Centre d’aide d’Immigration et citoyenneté Canada : http://www.cic.gc.ca/francais/centre-aide/reponse.asp?qnum=509&top=15 
  3. Staying in the UK After Studying in London » https://www.studylondon.ac.uk/application-advice/faqs/staying-in-the-uk 
  4. L’éducation internationale : un moteur-clé de la prospérité future du Canada » : https://www.international.gc.ca/education/assets/pdfs/ies_report-rapport_sei-fra.pdf 
  5. Immigrants as Innovators : Boosting Canada’s Global Competitiveness » : https://www.peelnewcomer.org/site/peel_newcomer_strategy_group/assets/pdf/11-074-immigrantsasinnovators-web.pdf 
  6. Migration, Diversity, and Economic Growth » https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305750X16304466R

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