![Le graphique 1 présente la croissance sur 12 mois des séries de données trimestrielles non désaisonnalisées sur les ventes au détail et les dépenses par cartes de crédit et débit TD. Il existe une corrélation claire entre les deux séries, qui ont connu un rebond notable au quatrième trimestre de 2023, ce qui laisse croire que les dépenses finiront probablement l’année 2023 en force](/domains/economics.td.com/images/reports/ms/td-spend/jan-2024/fr/chart 1.png)
Selon les dernières données sur les dépenses de la TD, les consommateurs ont largement desserré les cordons de leur bourse, peut-être influencés par l’esprit des fêtes et les températures clémentes. Au cours des trois derniers mois de l’année, les dépenses ont augmenté en moyenne de 0,7 % sur un mois. Cette évolution de la dynamique des dépenses a permis de terminer l’année en hausse. Bien que les données sur les dépenses de la TD diffèrent souvent des ventes au détail sur une base mensuelle en raison des écarts dans la composition, la classification et la date de collecte des données, elles constituent un indicateur fiable des tendances globales. Selon les estimations actuelles, les ventes au détail pourraient enregistrer une croissance trimestrielle annualisée de plus de 4 % au quatrième trimestre de 2023. Cela se traduit tout de même par une croissance de moins de 3 % sur 12 mois au dernier trimestre, ce qui en fait la plus faible hausse annuelle des ventes pendant les fêtes depuis la pandémie (graphique 1).
Les dépenses en biens désaisonnalisées ont représenté environ le tiers de l’augmentation globale des dépenses. Cette amélioration est principalement attribuable à la forte croissance du commerce électronique, ainsi qu’aux dépenses en vêtements, chaussures et accessoires, et en nourriture et boissons, qui ont probablement été stimulées par les achats de cadeaux des fêtes. De plus, en décembre, il y a eu une augmentation du magasinage dans des magasins divers, comme des boutiques de cadeaux, des galeries d’art et des magasins d’occasion, ce qui laisse entrevoir un passage des consommateurs vers des destinations de magasinage moins conventionnelles. Ces tendances sont semblables à celles des catégories de commerce de détail équivalentes dans les données sur les dépenses de la TD, à l’exception du chiffre d’affaires élevé dans les magasins de marchandises diverses (graphique 2). De plus, les données sur les dépenses de la TD mettent uniquement en évidence une hausse des dépenses d’épicerie en décembre, ce qui pourrait être un signe avant-coureur de la vigueur des ventes au détail à venir.
![Le graphique 2 montre la contribution de certaines catégories de détail à la croissance trimestrielle des dépenses de la TD et des ventes au détail au quatrième trimestre de 2023 : nourriture et boissons, soins de santé et soins personnels, vêtements et accessoires, marchandises diverses, détaillants divers et commerce électronique. Les catégories qui ont le plus contribué aux dépenses de la TD sont les vêtements, les chaussures et les accessoires, ainsi que la nourriture, les boissons et le commerce électronique, qui ont probablement été stimulées par les achats de cadeaux des fêtes. La progression dans ces catégories est comparable à celle des autres catégories du commerce de détail, à l’exception des fortes ventes dans les magasins de marchandises diverses et de la baisse des dépenses d’épicerie dans les magasins de détail.](/domains/economics.td.com/images/reports/ms/td-spend/jan-2024/fr/chart 2.png)
![Le graphique 3 présente le pourcentage moyen de variation des dépenses par carte TD sur trois mois en articles liés au logement (c.-à-d. les achats dans les magasins d’ameublement, de produits électroniques, de matériaux de construction) sur l’axe de gauche, parallèlement à la série de l’Association canadienne de l’immeuble sur les ventes de maisons sur l’axe de droite, de janvier 2022 à décembre. En règle générale, les séries sont bien alignées, en baisse pendant la majeure partie de 2022 et au début de 2023. Toutefois, le rebond récent des ventes de propriétés ne s’est pas traduit par une hausse des achats d’articles liés au logement, les dépenses par carte TD demeurant principalement en territoire de contraction.](/domains/economics.td.com/images/reports/ms/td-spend/jan-2024/fr/chart 3.png)
Bien que les ventes de propriétés aient augmenté au cours des trois derniers mois, les dépenses liées au logement n’ont étonnamment pas suivi (graphique 3). Traditionnellement, l’augmentation de l’activité immobilière entraîne une augmentation des dépenses en ameublement, en appareils électroniques et en matériaux de construction, mais cette tendance n’a pas été observée récemment, ce qui s’est traduit par une contribution nulle aux dépenses globales. Cette tendance inattendue est en partie attribuable à la prudence des consommateurs confrontés à une inflation élevée prolongée. Selon l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada, les particuliers surveillent l’inflation de près et modifient leurs habitudes de dépenses en conséquence. Beaucoup réduisent ou reportent leurs achats, notamment en raison de leur perception accrue de l’inflation. De plus, la hausse des taux d’intérêt freine les intentions des ménages de faire des achats importants, en particulier pour des biens durables qui sont souvent financés au moyen de prêts. Cette approche prudente, en particulier dans les secteurs tributaires du financement de détail, met en évidence la relation complexe entre la confiance des consommateurs, l’inflation et les comportements de dépenses, qui continueront de saper la croissance de la consommation de biens en 2024. La seule dynamique qui n’est peut-être pas reflétée dans nos données, et qui fait exception à la tendance générale, est celle des ventes d’automobiles. Celles-ci demeurent robustes, stimulées par un rebond de la production et une demande accumulée persistante.
![Le graphique 4 présente les données mensuelles sur les dépenses liées aux voyages par carte TD (en millions de dollars canadiens), ainsi que la série de Statistique Canada sur le nombre de résidents canadiens revenant au Canada (en milliers). Au cours de la pandémie, les deux séries se sont effondrées de plus de 90 %. À l’été 2021, les deux séries ont montré des signes de reprise, mais le rythme de cette dernière a différé, ce qui a creusé un fossé entre les séries. Les dépenses liées aux voyages par carte TD, qui sont indiquées en termes nominaux, ont entièrement récupéré au printemps 2022. En revanche, le nombre de visiteurs revenant au Canada demeure à environ 90 % de son niveau en 2019.](/domains/economics.td.com/images/reports/ms/td-spend/jan-2024/fr/chart 4.png)
Par ailleurs, les dépenses dans le secteur des services ont représenté les deux tiers de la croissance totale des dépenses de la TD au quatrième trimestre. Toutefois, le tableau global est nuancé. Bien que la demande accumulée pour certains services, comme les repas au restaurant et les concerts, persiste, les dépenses dans certains de ces secteurs, en particulier les voyages, ont été limitées au cours du trimestre. Cela indique une interaction complexe entre le désir des consommateurs et les comportements de dépenses concrets face aux pressions économiques. Notamment, les dépenses de voyage, même si elles dépassent les niveaux de 2019, reflètent en grande partie l’incidence des hausses de prix plutôt qu’une augmentation réelle des voyages. Les données de Statistique Canada sur les visiteurs résidents qui reviennent au Canada montrent que les voyages sont encore inférieurs d’environ 10 % au niveau d’avant la pandémie (graphique 4). Cela donne à penser que, malgré une envie de voyager, les contraintes budgétaires et les préoccupations économiques continues freinent les dépenses dans ce secteur.
En revanche, la croissance la plus importante a été observée dans le secteur des loisirs et du divertissement, ce qui montre que les Canadiens accordent la priorité aux activités de loisirs locales et accessibles. Les dépenses dans des secteurs comme la restauration, les concerts et le cinéma sont demeurées robustes, ce qui témoigne d’une préférence pour les expériences près de chez soi. Cette tendance souligne une approche sélective des dépenses discrétionnaires, où les consommateurs choisissent d’investir dans certains types de services plutôt que d’autres.
En conclusion
Après une paralysie marquée en milieu d’année 2023, les dépenses de consommation ont montré des signes de reprise au dernier trimestre, s’établissant à un taux annualisé de 2 à 3 %. La reprise des dépenses vers la fin de l’année donne à penser que les consommateurs ont regagné confiance, bien qu’elle soit tempérée par les craintes à l’égard des pressions sur les prix. Au premier semestre 2024, on s’attend à ce qu’un mode de dépenses plus restreint s’impose, d’importants achats étant probablement reportés jusqu’à ce que les conditions économiques, en particulier concernant les taux d’intérêt, soient plus claires. Toutefois, la perspective de baisse des taux demeure liée à la trajectoire de l’inflation. Ce n’est que si l’inflation suit une tendance baissière constante que la Banque du Canada pourra s’engager avec confiance dans une politique monétaire plus souple. D’ici là, l’exercice d’équilibre entre croissance économique et maintien de la stabilité des prix continuera d’avoir un effet déterminant sur le comportement des consommateurs.
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